Mozambique: les détails de l'agression du ministre Bourita

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, encerclé par des agents de sécurité mozambicains. Un geste inamical de la part des autorités de Maputo.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, encerclé par des agents de sécurité mozambicains. Un geste inamical de la part des autorités de Maputo. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Le Mozambique a tenté de faire participer le Polisario au TICAD en tant qu’invité d’honneur. La délégation marocaine a pu déjouer cette manœuvre. Le Polisario a néanmoins pu accéder, avec la complicité du pays hôte, à la salle des conférences par la porte de derrière.

Le 25/08/2017 à 19h54

C’est une victoire, certes symbolique mais une victoire tout de même, que la délégation marocaine présente à Maputo, au Mozambique, vient de remporter sur ses adversaires. C’était à l’occasion de la tenue de la réunion ministérielle de suivi de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development) à Maputo du 23 au 25 août, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce week-end des 26 et 27 août.

La délégation marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a empêché des représentants de la pseudo-Rasd d’accéder à la salle des réunions par l’entrée officielle. Ces derniers ont néanmoins réussi s'y introduire avec la complicité du pays organisateur et ont occupé avec force une partie des sièges qui étaient réservés à la délégation de ce pays. 

Le Mozambique, qui fait partie des rares pays d’Afrique qui soutiennent encore le Polisario, a voulu absolument faire participer, contre toute logique, la délégation du Polisario à cette conférence. Il a donc usé d’un stratagème en faisant du Polisario un invité d’honneur de cette conférence. La délégation marocaine a tout de suite lu dans son jeu. Elle s’est opposée à sa mise en œuvre. Le Mozambique a donc tenté une deuxième astuce en faisant entrer les représentants du Polisario par la porte de derrière en leur permettant d’occuper les sièges initialement réservés à sa propre délégation, même s’ils ne disposent pas des accréditations nécessaires. 

Selon le journal, malgré les manœuvres du pays hôte, le Mozambique, et l’agression physique dont Nasser Bourita a été victime, la TICAD n’a pas changé son format, et ce grâce à la position claire et constante du Maroc et du Japon quant à la présence de la pseudo-Rasd. En effet, explique le journal, le Japon ayant refusé toute présence de l’entité fantoche, et ce conformément à la légalité internationale et à la pratique au sein de la TICAD depuis 1993, les autorités mozambicaines ont voulu imposer dans cette réunion la présence de la Rasd qui n’a pas été invitée par la partie japonaise.

C’est d’ailleurs pour cela que la réunion préparatoire des hauts fonctionnaires n’a pu se tenir. Entre autres raisons de la non-tenue de cette réunion, le désaccord sur le format mais aussi le refus de certains pays, notamment le Japon, de permettre la présence du Polisario. D’ailleurs, note le journal, la réunion ministérielle a connu elle aussi un retard considérable.

Aussi, et face à la complicité du pays hôte et de sa violation flagrante des engagements pris avec le Japon, les membres de la délégation marocaine ont été contraints d’assister la partie japonaise pour que seules les délégations officiellement invitées, et disposant des accréditations, accèdent à la salle de réunions. Après de longs débats, les autorités mozambicaines ont décidé d’agir de manière unilatérale. Cela en ordonnant à leurs forces de sécurité, y compris des éléments en tenue militaire, d’agresser des membres des délégations japonaise et marocaine, en contradiction totale avec procédures régissant les rencontres multilatérales.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie japonaise a exprimé son vif regret des incidents ayant marqué la séance d’ouverture de la réunion ministérielle de suivi de la TICAD. Il a, par la même occasion, réitéré la position de son pays de ne pas reconnaître la pseudo-Rasd. En outre, affirme le quotidien Assabah qui a évoqué, pour sa part, ce sujet dans son édition du week-end, cette réaction a valu à Tokyo la colère des mentors du Polisario et ses soutiens en Afrique.

Par Amyne Asmlal
Le 25/08/2017 à 19h54