Parlement: des candidats et des scénarios pour le perchoir

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A quelques heures de l’ouverture d’une séance plénière pour l’élection du président de la Chambre des représentants, le suspense demeure entier. Une première dans les annales de l’Hémicycle. Le360 vous dresse les scenarii possibles. Eclairage.

Le 16/01/2017 à 13h54

Une certaine tradition voulait que la présidence du Parlement soit tranchée, bien avant la première séance plénière, comme faisant partie du deal passé entre les formations qui composeront la majorité gouvernementale.

Pour cette législature, les différends entre partis, essentiellement entre le PJD et le RNI, en ont décidé autrement: il y aura bien une majorité parlementaire qui ne sera pas forcément calquée sur la majorité gouvernementale. Pour Abdelilah Benkirane, cela signifie quantité de dilemmes à résoudre et des scenarii difficiles à gérer.

Habib El Malki avec la bénédiction du PJD

Pour plusieurs sources contactées par le360, l’USFPéiste Habib El Malki se présente comme un sérieux prétendant au perchoir. Le PJD pourrait même lui apporter ses voix, auquel cas les socialistes apporteraient leur soutien (critique) aux islamistes sans toutefois faire partie du prochain Exécutif. Pour certains observateurs, cela obligerait en quelque sorte Abdelilah Benkirane à changer d’attitude vis-à-vis du parti de la Rose et à l’intégrer dans la future coalition gouvernementale.

El Malki Vs Othmani

Un deuxième scénario voudrait que Habib El Malki ait comme principal challenger Saâd Eddine El Othmani, président du Conseil national du PJD et ancien chef de la diplomatie marocaine. Dans ce cas de figure, ce sera la rupture pour de bon entre les deux partis et cela compliquerait davantage la tâche à Abdelilah Benkirane. Car, si Habib El Malki l’emportait, le chef du gouvernement désigné n’aura d’autre choix que d’inclure l’USFP dans sa future formation ou de rendre le tablier. Dans le cas contraire (une victoire d’El Othmani), Abdelilah Benkirane serait plus à l’aise, à condition bien sûr que le RNI, l’UC et le MP apportent leurs voix à l’éventuel candidat PJDiste, ce qui est loin d’être acquis.

Le piège du vote secret

Le vote étant à bulletins secrets, on risque bien d’avoir des surprises cet après-midi. Au RNI, à l’UC comme au MP, des députés verraient d’un mauvais œil Habib El Malki occuper le perchoir pendant deux ans et demi (le changement du président intervenant à mi-mandat). De ce fait, rien ne garantit que les élus de ces trois partis respectent les consignes de leurs directions respectives.

De toutes les manières, nous serons fixés dans quelques heures, sachant que la plénière convoquée par Abdelouahed Radi (USFP, le plus âgé de ses pairs), commencera à 16 heures.

Selon le règlement intérieur de la Chambre des représentants, le président est élue à la majorité absolue au premier tour, mais la majorité relative suffit quand le partage des suffrages oblige à passer par un deuxième tour.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 16/01/2017 à 13h54