Partis. L’avenir de l’Istiqlal se joue ce samedi

Nizar Baraka, l'éventuel futur successeur de Hamid Chabat, actuel SG du PI. 

Nizar Baraka, l'éventuel futur successeur de Hamid Chabat, actuel SG du PI.  . dr

Revue de presseKiosque360. Les chiffres donnent Nizar Baraka gagnant mais son rival parie encore sur un retournement de la situation. Pour les Istiqlaliens, le plus difficile sera de gérer l’après-congrès.

Le 06/10/2017 à 21h36

Sauf coup de théâtre, c’est Nizar Baraka qui sera porté, ce samedi, à la tête de l’Istiqlal. Selon le quotidien Assabah qui traite ce sujet dans son édition des 7 et 8 octobre, les chiffres penchent en faveur du petit-fils du fondateur, Allal El Fassi. En effet, explique le journal, sur les 1.284 membres du Conseil national, organe habilité à élire le secrétaire général, 700 sont déjà acquis à Nizar Baraka alors que son rival, Hamid Chabat, ne peut compter que sur l’appui de 350 membres. Tout au plus.

Sachant l’affaire perdue d’avance, écrit le journal, Hamid Chabat s’est employé, des jours durant, à chauffer à blanc ses partisans, avec l’intention de torpiller la réunion du Conseil national et obtenir un nouveau report de l’élection du secrétaire général et du comité exécutif. Une éventualité à laquelle la présidence du congrès semble s’être bien préparée en prenant une série de dispositions.

Pour commencer, la liste des membres du Conseil national a été publiée dans les organes de presse de l'Istiqlal après sa validation par les trois parties concernées, à savoir les représentants des deux candidats et la présidence du congrès. Ensuite, la distribution des badges à puce, indispensables pour accéder aux locaux où se tient l’opération du vote, a été confiée aux inspecteurs du parti pour les membres élus dans les régions, et aux présidents des alliances pour les membres de ces dernières.

Il est outre prévu que l’accès à la salle se fasse par une seule entrée, gardée par des membres de l’organisation des scouts affiliée à l'Istiqlal. Scouts qui se chargeront également de faire respecter l’ordre durant toute l’opération.

Les membres du Conseil national éliront ainsi le secrétaire général et voteront pour une liste fermée des membres du Comité exécutif comportant trois quotas, une liste générale, une liste pour les femmes et une liste pour les jeunes. Bref, tout a été prévu pour ne laisser place à aucune erreur. Les tâches sont clairement dispatchées pour que chaque partie assume ses responsabilités.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du weekend, affirme, lui aussi, que la majorité des Istiqlaliens pensent que Nizar Baraka sera élu. Malgré cela, note le journal, les mouvements de Hamid Chabat de ces derniers jours augurent d’un duel particulièrement tendu entre les deux clans, sachant que le secrétaire général sortant a réuni ses partisans jeudi pour les mobiliser.

Chabat, rapporte le journal, reste, en effet, convaincu qu’il peut encore renverser la tendance. Pour la sa part, le clan d’Ould Errachid, qui soutient Nizar Baraka, n’a cessé de multiplier les contacts, y compris avec les partisans de la «troisième voie», pour trouver un accord sur la composition du comité exécutif et par là même trancher ce duel en faveur de Nizar Baraka.

Cela dit, affirme Al Ahdath Al Maghribia, ce qui inquiète vraiment les Istiqlaliens, c’est l’après-congrès. Il s’agit, en effet, de gérer la réaction de la partie qui aura perdu les élections de ce samedi. Hamid Chabat, rappelle le journal, ne cesse de répéter que le respect de la démocratie est indispensable et passe par l’acceptation du verdict des urnes. Ce qui est, somme toute, rassurant. Sauf que sa réaction est plutôt liée à la façon dont la nouvelle direction abordera ses cinq ans de mandat. Le quotidien rappelle, en ce sens, que Hamid Chabat n’a toujours pas obtenu de quitus pour son rapport financier. Le document n’a pas été débattu et encore moins validé par le congrès.

D’un autre côté, un échec de Nizar Baraka équivaudrait à une défaite non seulement de l’influent Hamid Ould Errachid et de son clan, mais également de toutes les élites et des apparatchiks du parti qui l’ont soutenu ouvertement. Tout ce monde étant formellement opposé à un éventuel retour de Hamid Chabat aux commandes, la scission du parti serait, à ce moment là, inéductable. 

Par Amyne Asmlal
Le 06/10/2017 à 21h36