Pays-Bas: le député Wilders sera poursuivi pour incitation à la haine contre les Marocains

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Le député néerlandais d'extrême droite, Geert Wilders, sera jugé pour discrimination et incitation à la haine après avoir déclaré, voici deux ans, vouloir "moins de Marocains" aux Pays-Bas, a confirmé vendredi la justice néerlandaise.

Le 14/10/2016 à 13h22

"Le tribunal rejette toutes les objections de la défense", a déclaré le juge Hendrik Steenhuis.

Le mois dernier, lors d'une audience dans un tribunal hautement sécurisé, la défense avait demandé l'abandon des poursuites contre l'homme politique controversé, dénonçant un "procès politique".

Mais le magistrat a souligné dans son jugement que les poursuites à l'encontre de Geert Wilders, absent vendredi, "n'affecteront pas ses libertés politiques ou celles de son Parti pour la Liberté" (PVV).

Le procès, qui commencera le 31 octobre, porte sur des propos tenus lors d'une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. Le député à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s'ils voulaient "plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas".

Face à une foule criant "Moins! Moins!", l'homme politique a répondu dans un sourire: "Nous allons nous en charger." D'après son avocat, il "n'a fait, dans ses propos, que mettre en avant le programme de son parti".

Le député a réagi vendredi dans un tweet, se disant "poursuivi pour ce que des millions de personnes pensent": "les Pays-Bas sont comme la Turquie: (...) des opinions politiques désagréables sont réduites au silence en justice", a-t-il ajouté.

Lors d'une interview télévisée, Rutte avait dit que les citoyens néerlandais d'origines turque et marocaine qui n'acceptaient pas les normes et valeurs du pays pouvaient "se casser" et retourner dans leur pays d'origine.

Surfant sur la plus importante crise migratoire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, le PVV a longtemps été en tête des sondages avant de reculer à l'approche des élections législatives de mars en faveur du Parti pour la Liberté et la Démocratie (VVD) du Premier ministre.

A l'époque, les déclarations de Geert Wilders avaient scandalisé, provoquant un exode au sein de son parti et le dépôt de plus de 6.400 plaintes par des citoyens et organisations.

Les juges ont accepté quarante plaintes, vendredi, et limité les indemnisations réclamées à un maximum de 500 euros.

S'il est jugé coupable, Geert Wilders pourrait être condamné à une peine maximale de deux ans de prison ou à une amende de plus de 20.000 euros.

Le 14/10/2016 à 13h22