PJD: le clan des détracteurs de Benkirane s’élargit

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Revue de presseKiosque360. Les ministres Yatim, Daoudi et Boulif se sont joints aux deux autres membres du gouvernement, Ramid et Rebbah, pour renforcer le clan des frondeurs opposés à Benkirane. Ce dernier s’est également mis à dos des dirigeants du MUR.

Le 01/11/2017 à 22h55

Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi, Mohamed Najib Boulif, secrétaire d’Etat chargé du Transport, et Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires générales du gouvernement, on rejoint officiellement le clan des adversaires d’Abdelilah Benkirane. Ils se sont ainsi joints à tous ceux qui, parmi les dirigeants du PJD, ont refusé de prêter allégeance au secrétaire général sortant, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 2 novembre.

Des proches des trois ministres, cités par le journal, affirment que ces derniers se sont dits opposés à la logique de Benkirane. «Après moi le déluge. Je suis le seul à pouvoir diriger ce parti et sans moi vous ne valez rien». Telle est, déclarent-ils, l'approche du secrétaire général sortant qui a tenu, à au moins quatre reprises, des propos de ce type, propos qualifiés de "durs et blessants". Par ailleurs, le chef du parti s'est appliqué à humilier ces ministres et à dénigrer publiquement leurs efforts, allant jusqu'à les accuser d'être dépourvus de principes et de s’accrocher à leurs postes.

Les trois membres du gouvernement ont ainsi rallié le camp de leurs deux autres collègues, le ministre d’Etat, Mustapha Ramid, et le ministre de l’Energie et des mines, Aziz Rebbah, qui ont clairement dénoncé la manière dont Benkirane gère sa campagne pour un troisième mandat. Ce dernier n’a pas hésité à les accuser de traîtrise et de complot, mettant en doute, par la même occasion, la crédibilité de Saâd-Eddine El Othmani, qu'il n'a pas manqué d'invectiver. 

Par ailleurs, affirme le journal, les détracteurs du secrétaire général du PJD se comptent également parmi les dirigeants du MUR, matrice idéologique du PJD. Ainsi, M’hammed El Hilali, dirigeant du mouvement, s’est dit partisan des institutions qui transcendent les personnes. Il a également condamné la campagne de dénigrement qui vise tous les dirigeants s’opposant au secrétaire général, accusant ce dernier de se servir de «brigades de janissaires» pour affaiblir ses adversaires. Ahmed Raissouni, ancien président du MUR, s’est également déclaré contre un troisième mandat pour Benkirane, tout en condamnant la manière dont les dirigeants du PJD se donnent en spectacle.

Dans le clan de ses partisans, Benkirane peut compter sur le conseiller parlementaire, vice-président de région et président de la commission parlementaire, Abdelali Hamieddine, qui ne cesse de clamer la légalité de la décision de la commission des procédures, qui a accepté d’amender l’article 16 des statuts. Amina Maelainine, qui cumule aussi trois mandats électifs rétribués, se démène également pour prouver que Benkirane a non seulement droit à un troisième mandat, mais qu'il reste, de plus, incontournable au vu de la conjoncture actuelle. Le jeune député de Tanger, Mohamed Kheiyi, et le député-maire de Fès, Driss El Azami, sont également de farouches défenseurs du troisième mandat de Benkirane, affirme le journal.

Par Amyne Asmlal
Le 01/11/2017 à 22h55