PJD: le Conseil national prend officiellement ses distances avec la direction

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Revue de presseKiosque360. Les partisans de Benkirane semblent décidés à mener la vie dure à Saâd-Eddine El Othmani, successeur à la direction. Preuve en est la première réunion du Conseil national depuis la tenue du congrès. Explications.

Le 21/01/2018 à 21h57

Le Conseil national du PJD, présidé par Driss Azami Idrissi, maire de Fès, et dominé par les pro-Benkirane, semble décidé à mener la vie dure au nouveau secrétaire général, Saâd-Eddine El Othmani, qui occupe en même temps le poste de chef du gouvernement.

Lors de la première confrontation depuis le congrès national, le Conseil national, qui s'est réuni ce week-end, a ainsi infligé deux camouflets à El Othmani, rapporte Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce lundi 22 janvier.

Dans un premier temps, il ressort de la constitution du bureau dudit conseil que les pro-Benkirane gardent la main. En plus de l’ancien ministre délégué au Budget, le bureau se compose de leaders comme Abdelali Hamieddine ou encore de la députée sahraouie Amina Mae El Ainine, connus pour leur allégeance à l’ancien SG du parti des islamistes.Le deuxième camouflet subi par Saâd-Eddine El Othmani est venu du Conseil national qui a rejeté une motion visant à interdire le cumul de la présidence d’une commune et celle d’une section provinciale ou préfectorale.

Et, quand El Othmani a exposé le rapport politique, il s'est heurté, rapporte Akhbar Al Yaoum, à la froideur de son auditoire. Seuls 50 membres ont ainsi demandé la parole alors que, à l’époque Benkirane, on comptait au moins 150 interventions.

Benky superstarCette réunion du Conseil national a été l’occasion pour Benkirane de tester sa popularité et rouler les mécaniques.

La publication affirme que l’ancien SG du PJD a refusé d’emprunter l’entrée réservée aux VIP, comme il a dédaigné les places aux premiers rangs.Il a toutefois demandé la parole, pour recadrer El Othmani, concernant la fin de la gratuité de l’enseignement public, tout en rappelant que la question avait été évoquée lorsqu'il était chef du gouvernement.

Sec comme à son habitude, El Othmani a répondu qu’il n'y avait pas lieu d'évoquer cette question que le prochain conseil des ministres, présidé par le souverain, prévoit d'examiner.

En un mot comme en mille, rien ne va plus entre les "frères".

Par Moncef El Fassi
Le 21/01/2018 à 21h57