PJD: les dirigeants du parti demandent à tourner définitivement la page Benkirane

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

Revue de presseKiosque360. L’héritage politique et symbolique de l’ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, ne sert plus de référence aux dirigeants du parti qui viennent en effet de demander, lors de la troisième session du dialogue interne, de tourner définitivement cette page.

Le 22/10/2018 à 18h23

Le parti de la Justice et du développement (PJD) semble décidé à prendre une nouvelle trajectoire politique et organisationnelle et à se départir de l’empreinte politique et symbolique de son ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane. En effet, lors de la troisième session du dialogue interne du parti, les dirigeants de la Lampe ont clairement appelé à tourner définitivement cette page de la vie du parti, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 23 octobre. L’appel des dirigeants de la Lampe, parmi lesquels on compte des partisans de l’ancien chef du gouvernement, trouve son explication, selon les sources du quotidien, dans les crises organisationnelles qui ont secoué le parti après son échec dans la formation du gouvernement, son départ du secrétariat général du parti et le refus de l’option du prolongement de son mandat à tête du PJD.

Ces mêmes sources précisent que Abdelali Hamieddine, membre de la commission du dialogue interne, ainsi que d’autres partisans de Benkirane au sein du parti, ont demandé à tourner cette page tout en faisant remarquer que «le fait d’y piocher à chaque fois ne constitue qu’une perte de temps». Dans le même sillage, ajoutent les sources du quotidien, le secrétaire général du parti, Saâd-Eddine El Othmani, a saisi l'occasion du dialogue interne du parti pour démentir certaines informations qui avaient fait croire que les alliances scellées par le parti, après le départ de Benkirane, étaient imposées au PJD. «Toutes les décisions prises par le parti ont été collectives», a affirmé le secrétaire général du PJD en faisant allusion aux alliances ayant permis à l’Union socialiste des forces populaires (USFP) de rallier le gouvernement, après le départ de Benkirane qui avait, d'ailleurs, fortement rejeté cette option.

Bien plus, révèle pour la première fois le secrétaire général du PJD, «les alliances conclues par le PJD ont été validées par son secrétariat général». Et Saâd-Eddine El Othmani d'infirmer, au passage, «l'hypothèse selon laquelle des conseillers du roi lui auraient dicté une architecture du gouvernement ou sa composition, après sa nomination à la tête du gouvernement».

Cette révélation du chef du gouvernement a été confirmée par Abdelaziz El Omari, membre du conseil national du parti, dans son intervention. Il a ainsi souligné que les alliances du parti avaient été formées sur la base des références que sont «l’intérêt de la Nation, l’option de la réforme dans le cadre de la stabilité et la logique de la coopération sans exclusion des autres partenaires».

Les sources du quotidien soulignent enfin que le secrétaire général du parti, Saâd-Eddine El Othmani, table sur les sessions de ce dialogue interne pour prendre en main les destinées du parti et dépasser, avec la participation de l’USFP, les divergences qui l’ont tiraillé après le départ de Benkirane et la formation du gouvernement.

Par Mohamed Younsi
Le 22/10/2018 à 18h23