PJD: nouvel échange de tirs après une sortie publique de Yatime

Mohamed Yatim, ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle.

Mohamed Yatim, ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle. . Dr

Revue de presseKiosque360. Une sortie de Yatime sur les ondes d’une radio privée lui a valu une salve de tirs de la part de ses "frères". Pourtant, Yatime n’a fait que réaffirmer ce que tout le monde sait déjà, à savoir que le secrétariat général du PJD avait validé la décision d’El Othmani d’intégrer l’USFP.

Le 14/05/2017 à 21h07

L’USFP continue de diviser le PJD. Ainsi, les «frères» ont repris les hostilités après la courte trêve consécutive à la dernière réunion du secrétariat général, l’organe exécutif du parti, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 15 mai. Derrière ces nouvelles échauffourées, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, la récente sortie médiatique de Mohamed Yatime sur les ondes d’une radio privée. Le nouveau ministre de l’Emploi a affirmé, entre autres, rapporte le journal, que la décision d’intégrer l’USFP au gouvernement avait été prise par le secrétariat général du PJD. 

Lors de cette interview, l'animateur n'a pas manqué de rappeler à son interlocuteur la fameuse phrase de Benkirane: "Si l’USFP entre au gouvernement, je ne serai plus Abdelilah Benkirane". Ce à quoi Yatime a répondu que Benkirane n'était pas prophète, signifiant ainsi que ses propos ne faisaient pas loi au sein du parti et n’engagaient finalement que lui. La preuve, l’USFP fait bel et bien partie, aujourd’hui, de l’Exécutif, malgré les menaces du secrétaire général du PJD.

Cette sortie de Yatime, affirme le journal, n’a pas été pour plaire à ses "frères", particulièrement ceux du clan de Benkirane. Ainsi, Abdelali Hamieddine, conseiller parlementaire et membre du secrétariat général, a été le premier à réagir aux propos de Mohamed Yatime. Il a laissé entendre que ce dernier mentait, que l’instance exécutive du parti n’avait jamais décidé d’intégrer les socialistes au gouvernement et qu'elle s’était contentée d’entériner une décision prise ailleurs.

Hamieddine a profité de l’occasion pour réitérer l’appel du clan Benkirane à la tenue d’une réunion du Conseil national. Ce à quoi El Othmani continue de s’opposer.La deuxième salve est venue du secrétaire général adjoint, Slimane El Amrani, qui, affirme Yatime lui-même, l’a appelé pour lui signifier que sa sortie médiatique était contraire à l’ordre donné par le secrétaire général aux dirigeants et militant d’éviter, désormais, de se prononcer en public sur les circonstances de la formation du gouvernement.

Après ces attaques, Yatime a bien été obligé de faire le dos rond, le temps que passe l’orage. Il a d'ailleurs publié un mea culpa sur le site du PJD, pour s’excuser de ses propos. Il a néanmoins tenté de se justifier en affirmant qu’il n’avait pas désobéi aux injonctions du secrétariat général et n’avait fait que répondre aux questions directes de l’animateur de la radio.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du lundi 15 mai, a tenté de donner une autre lecture de cette sortie de Mohamed Yatime. Selon le journal, le ministre de l’Emploi aurait affirmé que Benkirane avait "encore sa place au sein du PJD". Il aurait même avancé que la page du secrétaire général et ancien chef du gouvernement «ne serait jamais tournée et qu’il aurait encore un rôle à jouer au sein du parti, dans la société et même au gouvernement ».

Sur cette question de l’entrée du l’USFP au gouvernement, véritable pomme de discorde au PJD, le journal affirme que c’est Saâd-Eddine El Othmani qui s’était engagé auprès de certaines parties de l’Etat à accepter le parti au gouvernement, sans en avoir préalablement informé les instances dirigeantes du PJD. Abdelilah Benkirane et d’autres membres du secrétariat général ont fini par entériner cette décision.

Par Amyne Asmlal
Le 14/05/2017 à 21h07