PJD: reprise des hostilités entre pro et anti-Benkirane

Mustapha Ramid et Abdelilah Benkirane

Mustapha Ramid et Abdelilah Benkirane . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. L’éventuel 3e mandat d’Abdelilah Benkirane, SG du PJD, continue de diviser profondément le parti de la Lampe. À l’approche du 8e congrès du parti, dont le compte à rebours a commencé, les bases du PJD, du simple militant au ministre, sont à nouveau à couteaux tirés.

Le 02/11/2017 à 22h03

Après quelques jours de répit, à l’appel d’Abdelilah Benkirane lui-même en vue de tenter d’instaurer le calme au sein du parti de la justice et du développement (PJD), la guerre de tranchées entre les différents clans de cette formation politique a repris de plus belle. En toile de fond, la probable reconduction de l’actuel secrétaire général du parti pour un 3e mandat.

Dans son édition de ce vendredi 3 novembre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les «tirs amis» ont repris de façon nourrie entre ceux qui soutiennent l'option d'un 3e mandat pour Benkirane et ceux qui s’y opposent farouchement.

Le journal fait état d'une passe d’armes haute en couleur qui a opposé, sur les réseaux sociaux, M’Hamed El Hilali, vice-président du Mouvement unicité et réforme, bras idéologique du PJD, et Hassan Hamoro, membre du Conseil national du PJD et de la jeunesse islamiste.

En effet, le n° 2 du MUR, M. El Hilali, a tout simplement qualifié les adeptes d’un 3e mandat pour Benkirane d’«inkicharia», les comparant ainsi à la milice des janissaires turcs, cette puissante phalange militaire de l’Empire ottoman composée d’esclaves et de chrétiens forcés de se convertir à l’Islam, mais connus pour leur dévouement et leur fidélité aveugle à leur maître.

En fait, depuis que la Commission des règlements et des procédures du PJD a ouvert, le 15 octobre dernier, la voie à un 3e mandat pour l’ancien Chef du gouvernement, El Hilali n’a cessé de dénoncer ce «culte de la personnalité», appelant à placer les institutions du parti au-dessus des individualités. Il avait alors fustigé les «baltajia» du PJD qui ont ouvert la voie au changement des statuts du parti, juste pour maintenir Benkirane à sa tête.

En réponse à El Hilali, Hassan Hamoro, membre du Conseil national du PJD, a exigé du responsable du MUR qu'il démissionne de son mouvement afin de disposer d'une plus grande latitude pour «s’immiscer dans les affaires internes et organisationnelles du parti», ou de «la fermer».

Même les ministres estampillés PJD, comme Abdelaziz Rebbah et Mustapha Ramid, n’ont pas échappé aux attaques des «milices électroniques» d’Abdelilah Benkirane, ni aux critiques de ce dernier. C’est ce qui amené Mustapha Ramid, qui s’est senti visé par de récents propos de Benkirane, à promettre, à partir de son mur sur Facebook, un grand déballage dans les jours à venir. Probablement le 9 décembre prochain, soit le jour d’ouverture du 8e Congrès du PJD, un conclave où sera scellé l’avenir du «zaïm» (leader). 

Par Mohammed Ould Boah
Le 02/11/2017 à 22h03