PJD: un 3e mandat pour Benkirane déclaré illégal

Abdelilah Benkirane. 

Abdelilah Benkirane.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le fameux article 16 des statuts du Parti de la justice et du développement, qui fixe à deux le nombre de mandats du secrétaire général, ne sera finalement pas modifié. Ainsi en a décidé la majorité des membres de la direction du PJD lors d’une réunion, samedi dernier.

Le 14/11/2017 à 22h34

Alors qu’il continue d’adopter la politique de la chaise vide vis-à-vis des réunions de ses «frères» de la direction du parti de la Lampe, dont il est encore le secrétaire général pour quelques jours, Abdelilah Benkirane se trouve de plus en plus isolé. Malgré la discrétion qui a entouré la décision du secrétariat général du PJD, réuni samedi dernier à Rabat, il semblerait que les membres de cette instance aient voté majoritairement contre toute possibilité pour Benkirane de briguer un 3e mandat à la tête du parti.

D’après une source du parti haut placée au sein du PJD et citée par le quotidien Assabah de ce mercredi 15 novembre, il a été décidé que l’article 16 des statuts du PJD ne serait en aucun cas modifié. Par conséquent, selon cette source, le projet de modification visant à offrir sur un plateau d’or un 3e mandat à Benkirane tombe à l’eau, car jugé illégal.

Cette nouvelle donne met à nu la nette scission qui traverse le parti des islamistes dits modérés, depuis la fin du fameux «blocage gouvernemental» et l’arrivée de Saâd-Eddine El Othmani à la tête du gouvernement. Autant dire que deux clans, celui dit «ministériel» et l’autre qui soutient Benkirane, seront à couteaux tirés lors du 8e congrès du PJD, prévu les 9 et 10 décembre prochain.

L’on se rappelle en effet que, par 22 voix pour et 10 contre, les membres de la Commission des règlements et des procédures du PJD ont voté, le 15 octobre dernier, en faveur de l’amendement de l’article 16 du règlement interne du parti en vue de déverrouiller la limitation des mandats du secrétaire général.

Selon Assabah, c’est Souleymane El Amrani, le SG-adjoint du PJD, qui a présidé la réunion de samedi, marquée aussi par le retour de Mustapha Ramid, qui a profité de l’absence de Benkirane. Si Souleymane El Amrani a appelé tous les clans à mettre l’intérêt du parti au-dessus des individualités, il n’en reste pas moins que le grand boulevard ouvert devant Abdelilah Benkirane, pour rempiler une 3e fois à la tête du PJD, serait synonyme soit de l'’éclatement de ce parti, soit de celle de sa majorité gouvernementale actuelle.

Par Mohammed Ould Boah
Le 14/11/2017 à 22h34