Plus de 150 femmes sahraouies retenues dans les camps de Tindouf selon El Mundo

Carmen et José, dans leur maison de Mairena près de Séville, présentent des portraits de leur fille Maloma, kidnappée en décembre dernier à Tindouf.

Carmen et José, dans leur maison de Mairena près de Séville, présentent des portraits de leur fille Maloma, kidnappée en décembre dernier à Tindouf. . DR

Plus de 150 jeunes filles sahraouies, dont certaines disposent de la nationalité espagnole, sont retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, révèle mercredi le quotidien espagnol El Mundo.

Le 13/01/2016 à 17h08

"Ces filles avaient quitté les camps de Tindouf pour pouvoir étudier, préparer leur avenir et être libres ( ) Certaines disposent de la nationalité espagnole et ont passé plus de la moitié de leur vie en Espagne. Un jour, elles ont décidé de rendre visite à leurs familles, mais ne sont jamais revenues en Espagne", déplore le journal dans son édition électronique.

Le quotidien espagnol à grand tirage cite les exemples de Maloma, kidnappée en décembre dernier à Tindouf, de Koria retenue dans les mêmes camps depuis 5 ans, de Darya qui a été empêchée de rejoindre sa famille adoptive à Tenerife et de Najiba séparée depuis plus de 3 ans de sa famille espagnole à Huelva.

"Portée disparue depuis 5 ans, Koria est cardiaque mais ne prend pas de médicaments. Elle risque de mourir", met en garde sa mère citée par le journal qui s'attarde aussi sur le dernier cas du genre, celui de Maloma Morales (22 ans) qui vivait dans la localité andalouse de Mairena del Aljarafe avec sa famille adoptive.

Séquestration

Maloma s'était rendue le 5 décembre dernier en compagnie de son père adoptif dans les camps de Tindouf pour rendre visite à sa mère biologique qui "souffrait d'une maladie", rappelle le journal, ajoutant que le père, José Morales, a été obligé de quitter les camps de Tindouf et de revenir en Espagne sans la jeune fille.

José Morales a relaté au journal espagnol les circonstances de la séquestration de sa fille adoptive par des membres de sa famille à Tindouf.

Indignation en Espagne

El Mundo revient, en outre, sur le cas de Mahjouba Mohamed Hamdidaf, âgée de 25 ans, séquestrée en 2014 dans les camps de Tindouf et qui a réussi à fuir les atrocités des séparatistes après une captivité qui a duré plusieurs mois.

La publication espagnole rappelle que le cas emblématique de Mahjouba avait inspiré le journaliste espagnol Vicent Soriano qui a publié en 2015 un livre intitulé "Un grito de libertad sobre la arena" (Un cri de liberté sur le sable).

El Mundo fait observer que les cas de ces jeunes sahraouies de nationalité espagnole séquestrées à Tindouf ont suscité une grande indignation en Espagne et un large soutien de la société, précisant que 60.000 signatures ont été collectées sur la plate-forme "Change.org" en faveur de la libération de Maloma et qu'une page spéciale a été créée sur les réseaux sociaux pour la libération de Koria, l'autre jeune sahraouie séquestrée à Tindouf.

Le 13/01/2016 à 17h08