Pour nuire au Maroc, Khadija Ryadi veut mettre la société civile sous sa tutelle

Khadija Ryadi, ex-présidente de l'AMDH.

Khadija Ryadi, ex-présidente de l'AMDH. . DR

Un grand scandale ébranle le milieu des ONG de défense des droits humains. Khadija Ryadi, ex-présidente de l’AMDH, a remis au CDH de Genève un rapport sur le Maroc et a signé à la place de plusieurs associations réunies au sein de la CMODH. L’OMDH a protesté et claqué la porte.

Le 10/03/2016 à 20h56

Selon la législation nationale, tout ce qui a trait à la société civile au Maroc est régi par des lois. Le ministère des Relations avec le Parlement et le Secrétariat général du gouvernement (SGG) veillent au respect de cette législation. Mais voilà qu’on découvre que les ONG nationales ont une tutrice: Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH (Association marocaine des droits humains) et membre de la direction d’Annahj Addimocrati.

Il y a quelques jours, l’ex-présidente de l’AMDH (a-t-elle cessé vraiment de l’être ?) a déposé à Genève au siège du Conseil des droits de l’Homme (CDH relevant de l’ONU) le sixième rapport parallèle lié aux engagements du Maroc par rapport au Pacte international sur les droits civils et politiques. Un document-réquisitoire contre le royaume.

Mais là n’est pas le seul problème. En déposant ledit rapport parallèle (élaboré en principe par les ONG pour faire le contrepoids du rapport officiel), Khadija Ryadi a signé au nom de plusieurs autres ONG membres de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l’Homme (CMODH), une structure régionale qui regroupe des dizaines d’associations.

A l’OMDH (Organisation marocaine des droits humains), cela a fait grincer des dents. «Khadija Ryadi a signé pour nous un document à l’élaboration duquel nous n’avons pas pris part et dont le contenu ne nous a jamais été soumis», explique l’un des responsables de cette ONG qui a comme fondateurs des personnalités comme Omar Azziman (conseiller du roi) et Abdelaziz Benzakour (actuel médiateur du Maroc).

«C’est pour cela que nous avons contacté le CDH pour demander le retrait de notre signature, tout comme l’ont fait d’autres ONG», poursuit notre source qui estime que l’AMDH et Khadija Ryadi utilisent tous les moyens pour donner cette image de «défenseurs exclusifs» des droits de l’Homme au Maroc. Quitte à falsifier et tordre le cou à la réalité.

La stagiaire de RyadiLes choses ne se sont pas arrêtées à ce stade. Khadija Ryadi a attesté auprès du CDH que l’OMDH a bien participé à l’élaboration dudit rapport en la personne d’une étudiante stagiaire qui a assisté à un atelier!

«Depuis quand l’OMDH, qui a ses structures et ses organes de décision, se fait-elle représenter par une étudiante stagiaire?», s’interroge notre source au sein de cette ONG.

Finalement, le CDH, après moult contacts avec le président de l’OMDH, Boubker Largo, s’est rendu à l’évidence.

En attendant d’autres développements de ce scandale, l’OMDH a décidé de geler sa participation à la CMODH. D’autres membres de ce groupement envisageraient d’en faire de même.

Le Maroc, pour rappel, a signé ledit pacte en 1977 et l'a ratifié deux ans plus tard. 

Par Abdeladim Lyoussi
Le 10/03/2016 à 20h56