Pourquoi Alger a dépêché une délégation militaire à Rabouni

Précédente "manoeuvre militaire" du Polisario. 

Précédente manoeuvre militaire du Polisario.  . DR

Une délégation militaire algérienne s’est rendue hier mercredi 23 mars à Rabouni pour rencontrer des responsables du Polisario sur fond d’appels à la reprise des hostilités contre le Maroc.

Le 24/03/2016 à 17h51

De hauts galonnés de l’armée algérienne se sont déplacés à Rabouni, hier mercredi 23 mars, sur ordre de l’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Une rencontre «de haut niveau» a réuni les responsables militaires algériens avec les dirigeants du Polisario, dont Abdellah Lahbib Bilal, nommé «ministre de la défense» en remplacement de Mohamed Lamine Bouhali, à l’issue du 14ème congrès du Polisario qui a reconduit Mohamed Abdelaziz pour un 15ème mandat à la tête du front.

Cette rencontre, qui n’a pas été annoncée officiellement, intervient sur fond d’une crise inédite provoquée par le SG de l’ONU avec les autorités marocaines, suite à ses propos du 5 mars dernier à Tindouf, qualifiant d’ «occupation» la présence du Maroc au Sahara.

Elle intervient également sur fond de menaces de reprise des armes proférées par le front Polisario, qui rebat les tambours de guerre en faisant étalage de son armada sous les objectifs et autres caméras de télévisions étrangères.

C’est dans ce contexte que la délégation militaire algérienne a fait le déplacement à Rabouni. Un déplacement, précisent les sources du Le360, qui s’est fait à la demande des autorités algériennes. Selon les mêmes sources, un «appel à la retenue» aurait été adressé par la délégation militaire algérienne à la direction du Polisario.

Le front Polisario exploite à fond la carte du «retour à la guerre» dans une tentative de «gagner des points» à la veille de la réunion, fin avril, du Conseil de sécurité, mettant à profit la crise suscitée par le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, avec les autorités marocaines, pour avancer ses pions. Mais son escalade pourrait avoir des conséquences dangereuses, d’autant plus que la situation sécuritaire dans la région est déjà assez fragilisée par les menaces terroristes.

Par Ziad Alami
Le 24/03/2016 à 17h51