Quand Mustapha El Khalfi critique le gouvernement dont il est le porte-parole

Mehdy-Le360

Revue de presseKiosque360. Le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Mustapha El Khalfi, a opéré un revirement total dans son discours vis-à-vis du gouvernement. Cette étonnante volte-face, qui suscite bien des interrogations, l’aligne ainsi sur Abdelilah Benkirane.

Le 19/09/2017 à 00h47

L’homogénéité de l’actuelle majorité gouvernementale semble bien fragile. Au moindre problème, les membres de l’Exécutif tentent de se dédouaner pour renvoyer la balle dans le camp du gouvernement, comme si eux n’étaient pas concernés par ses décisions. Des décisions qu’ils ne manquent, de surcroît, de critiquer.

C’est du moins l’approche pour laquelle a opté le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Lors de son passage à l’émission «confidences de presse», dimanche dernier, sur la chaîne de télévision 2M, El Khalfi s’est montré très critique vis-à-vis du gouvernement et de la majorité gouvernementale, fait remarquer le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 19 septembre. Et de préciser que l’ancien ministre de la Communication, qui est aussi un leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a appelé le gouvernement à revoir sa politique, laissant entendre que l’Exécutif n’avait pas réussi dans sa gestion de certaines affaires.

A propos de la relation de son parti avec le gouvernement, El Khalfi affirme que «sa formation politique ne signe pas de chèque en blanc au gouvernement en guise de soutien», soulignant que «le PJD œuvre pour préserver son capital, constitué notamment d'engagements qu’il devra honorer». El Khalfi s’aligne ainsi sur les positions du secrétaire général du PJD et ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui ne cautionne pas cette majorité dont il a été débarqué suite à son échec dans la formation du gouvernement.

Bien plus, El Khalfi affirme que Benkirane a toujours un rôle important à jouer et qu’«il n’imagine pas ce rôle prendre fin en décembre», faisant ainsi allusion au prochain congrès du parti de la Lampe, les partisans de Benkirane ayant appelé à réformer, à cette occasion, les statuts du parti pour baliser la voie à un troisième mandat pour l’ancien chef du gouvernement.

Par Mohamed Younsi
Le 19/09/2017 à 00h47