Révélations: comment Carlos et Houari Boumediene voulaient assassiner Hassan II

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Dans un ouvrage récemment paru sous le titre «Le monde selon Carlos», le journaliste Laszlo Liszkaï révèle un complot monté par le terroriste vénézuélien et l’ancien président algérien pour assassiner feu le roi Hassan II. Récit.

Le 28/06/2017 à 21h36

C’est un ouvrage du journaliste Laszlo Liszkaï, intitumé "Le monde selon Carlos" et récemment paru en France, qui révèle l’affaire, relayée notamment par le site algérien TSA. Et c’est d'une véritable bombe qu'il s'agit. Carlos aurait planifié l’assassinat du roi Hassan II, avec la complicité du pouvoir algérien, incarné par l’ancien président Houari Boumediene.

Nous sommes en 1978. Carlos, de son vrai nom Ilich Ramírez Sánchez, terroriste notoire, et Houari Boumediene, au crépuscule de sa vie, étaient alors proches. Et c’est ensemble qu’ils montent un plan pour assassiner feu le roi du Maroc par l’intermédiaire de Saleh Hidjeb, patron du commissariat central d’Alger et homme de main de Boumediene. «Avec ce dernier, ancien truand et tueur à gage du régime sous la présidence de Boumediene, Carlos monte un projet pour assassiner le roi Hassan II au Maroc. Il envoie, au Maroc, deux équipes séparées de quatre personnes chacune», raconte l’auteur qui s’est entretenu plus d’une vingtaine de fois ces derniers mois avec le terroriste, toujours en détention à la Maison centrale de Poissy, en France.

«Personne ne connaissait notre informateur. Il y avait une seule personne qui pouvait nous indiquer par quelle route le Roi allait quitter Rabat. Chaque équipe devait se placer au bord d’une des deux routes. L’informateur, le moment venu, devait nous dire si Hassan II prendrait la route rouge ou la bleue. Seuls le contact direct à Rabat, Saleh Hidjeb et moi connaissions le nom de notre informateur, le général Ahmed Dlimi (alors homme de confiance de Hassan II)», lit-on encore.

Là encore, la Baraka de feu le roi va opérer. Peu avant l’exécution du plan, c’est Houari Boumediene qui décède. «Le 27 décembre 1978, Carlos perd un autre protecteur très influent. Le président algérien Houari Boumediene est mort à Alger. Le nouveau président Chadli Bendjedid place ses fidèles dans l’administration et vire les anciens hommes de main comme Ahmed Draia, directeur de la Sûreté générale, ou Saleh Hidjeb», écrit l'auteur. Une mort et des renvois qui mettent fin à toute collaboration avec Carlos et, donc, à l’opération.

Par Youssef Bellarbi
Le 28/06/2017 à 21h36