Révélations foudroyantes sur la cellule pro-Daech, démantelée à Melilla et Nador

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L'enquête menée avec les six membres de la cellule démantelée le 6 septembre simultanément à Melilla et Nador, a permis de dévoiler un projet extrêmement dangereux, prévoyant des attaques contre militaires, agents des FA et de la police pour les déposséder de leurs armes de service. Révélations.

Le 13/09/2017 à 11h18

Six jours après le démantèlement, le 6 septembre, de la cellule pro-Daech, lors d'un coup de filet simultané et conjoint entre les services marocains et espagnols à Melilla et Nador, des révélations époustouflantes ressortent de l'enquête menée depuis avec les membres de cette cellule. Les informations obtenues de première main par le360 indiquent que des membres de cette cellule, répondant aux initiales M.B, L.A, MB et A.G, "ont débattu au cybernet de ce dernier, de l'opportunité de sévir au royaume en arrêtant comme cibles une caserne militaire, deux auxiliaires d'autorité, ainsi que des éléments des forces de l'ordre, pour les déposséder de leurs armes de service".

Bien plus que cette opération, d'ordre tactique, la cellule, sur instigation de l'un des membres, A.G pour ne pas le nommer, comptait aussi mettre à profit le climat de tension occasionné par les élans d'agitation dans le Rif marocain, précisément à Al Hoceïma, pour exécuter des actions vindicatives sous la sinistre bannière de Daech. La cellule avait fixé comme cibles de ces actions vindicatives, "militaires et agents de la police évoluant au préside de Melilla, des personnalités publiques, et les étrangers de confession juive et chrétienne, parmi les ressortissants des pays membres de la coaltion anti-Daech".

Le jihadiste, A.G, a consulté une large documentation électronique traitant de la confection des explosifs. Il projetait de recourir, également, à l'usage des armes à feu pour mettre à exécution ses sinistres plans criminels.

Au-delà des armes dont ils comptaient déposséder militaires et éléments des forces de l'ordre, les membres de cette cellule ont mis en place un mode opératoire jusqu'ici inédit, du moins au Maroc et en Espagne, en l'occurrence la pratique de la décapitation de la même manière que le font les combattants de Daech, dans la zone syro-irakienne.

La propension à la violence des membres de cette cellule se décline, également, à travers la consultation de B.B, H.M.M.et M.B, au domicile parental de ce dernier, d'un enregistrement vidéo reproduisant des scènes de décapitation et d'autodafés exécutées par des combattants de Daech, avant que H.M.M ne procède à une simulation de décapitation, en utilisant comme otage le frère de leur hôte.

A cet effet, le dénommé L.A a organisé récemment une sortie à la plage de "Ifehssine" (commune Bni Chiguer), en compagnie de deux de ses acolytes, où ils ont procédé à l'enregistrement à l'aide d'un GSM d'une séquence vidéo dans laquelle ils expriment leur attachement au credo de Daech, leur allégeance à son pseudo-"calife", ainsi que leur voeu de mourir en martyrs sous l'égide de cette organisation terroriste.

II en ressort que les six membres de cette cellule (cinq arrêtés à Nador, et un, à Melilla), étaient farouchement déterminés à sévir au Maroc et en Espagne au nom de la nébuleuse de Daech. Ils se sont radicalisés depuis l'autoproclamation de "l'Etat islamique" en 2014, sur fond de conclaves d'embrigadement tenus entre Nador et Melilla. Ils se sont également radicalisés à travers un activisme cybernétique accrû dédié à la consultation d'une dense documentation à relent jihadiste, issue des différents supports médiatiques de Daech, dont ils assuraient d'ailleurs une large diffusion.

Au-delà de la documentation, du cyberactivisme, les membres de cette cellule ont mis à profit leurs déplacements au préside de Melilla pour accomplir la prière du vendredi aux mosquées des quartiers "Camaillo" et "Tosorillo", pour tenir des réunions restreintes d'endoctrinement, de concert avec leurs acolytes hispano-marocains B.B (interpellé à Melilla) et H.M.M (établi audit préside, interpellé au domicile de sa belle-famille à Bni Chiguer).

Après avoir prêté allégeance à l'organisation d'Abou Bakr al-Baghdadi, ils voulaient se rendre à tout prix dans la zone syro-irakienne sous contrôle de Daech pour acquérir l'expérience guerrière en perspective de leur redéploiement à travers le royaume pour y sévir. En témoigne la tentative manquée, en juin 2016, du nommé I.A (interpellé, il s'est rendu en Turquie du 1 au 3 juin 2016).

Par M'Hamed Hamrouch
Le 13/09/2017 à 11h18