Sahara. Accord de pêche Maroc-UE: El Ajlaoui pour une nouvelle approche de lobbying

Moussaoui El Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center).

Moussaoui El Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center). . DR

En réaction au verdict de la Cour de justice de l'UE qui veut exclure les provinces du Sud de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, le chercheur Moussaoui El Ajlaoui estime que le Royaume a «plusieurs cartes à jouer» pour faire valoir sa cause.

Le 27/02/2018 à 13h04

«Il faut négocier davantage avec la Commission européenne sans laisser le terrain vide. Il faut combler les failles juridiques des accords. Il faut également une mobilisation et une approche nouvelle en matière de droit, de politique et de lobbying», a estimé Moussaoui El Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center) pour qui le verdict de la CJE «n'est pas une surprise».

«Ce verdict est strictement juridique, mais a une connotation politique», a-t-il souligné, affirmant que le total des produits commerciaux issus des provinces du Sud ne représente que 8% du commerce total du Maroc avec l'UE.

Le chercheur marocain a rappelé que l'accord agricole signé par l'UE avec le Maroc le 31 janvier 2018 avance deux possibilités dans le cadre du commerce avec les provinces sahariennes du Maroc.

«Une distinction de ces produits avec l'instauration d'une taxe pour des investissements locaux ou une possibilité de compensation au profit des camps de Tindouf», a-t-il rappelé, estimant que l'Algérie et le Polisario ont opté pour «l'affaiblissement indirect de la position du Maroc en mettant en avant des questions sur sa souveraineté».

«Le Maroc a plusieurs cartes à jouer pour amener l'UE à revoir ses positions: la coopération sécurité efficace que le Maroc joue pour la stabilité de l'Europe et le rôle qu'il accomplit pour freiner le flux migratoire vers le vieux continent», a fait savoir l’expert marocain.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 27/02/2018 à 13h04