Sahara: ce qu'il faut savoir sur la première tournée régionale du nouvel émissaire du SG de l'ONU

Horst Köhler, nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara.

Horst Köhler, nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara. . DR

Le nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara, Horst Köhler, entamera son premier périple régional à partir de la deuxième semaine d'octobre. Il serait attendu à la mi-octobre au Maroc dans le cadre de sa médiation pour remettre les parties au conflit autour de la table des négociations. Les détails.

Le 21/09/2017 à 14h12

"Après avoir reçu l'aval du SG de l'ONU, Antonio Guterres, le nouvel émissaire pour le Sahara entamera son mandat par une tournée dans la région "à partir de la deuxième semaine du mois d'octobre", dévoilent les sources de le360. Les premières révélations obtenues indiquent que Horst Köhler, ancien président allemand, débutera sa première tournée en Espagne. Une discussion a eu lieu à cet effet à New York entre le MAEC Nasser Bourita et son homologue espagnol, en marge du débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU, entamé le 19 septembre courant à New York.

Vous avez bien lu: Horst Köhler entamera son premier périple "à partir de la deuxième semaine d'octobre". Il en ressort que pour l'heure, la date officielle de ce périple n'a pas été définitivement arrêtée, encore moins annoncée officiellement. Et pour cause, les tractations se poursuivent autour du timing et du lieu de l'escale marocaine de ce périple. Une vieille nouvelle question ressurgit en effet dans les tractations de Horst Köhler avec la partie marocaine autour de la ville où il se rendra. La question est de savoir si le médiateur onusien se rendra à Rabat, capitale du royaume, comme le souhaiteraient les autorités marocaines, ou la ville de Laâyoune, précisément dans le QG de la Minurso.

Pour rappel, le prédécesseur de Köhler, Christopher Ross, avait été interdit de visite à Laâyoune. Et pour cause. Outre la partialité flagrante de l'ancien ambassadeur américain à Alger, son déplacement à Laâyoune était instrumentalisé par le Polisario pour fomenter, via ses relais internes, des troubles dans la capitale du Sahara marocain. C'est donc à Rabat que le nouvel émissaire onusien serait attendu à la mi-octobre.

L'Algérie, après Tindouf, ou encore Nouakchott, figure aussi dans le plan de voyage du nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara. Alger a été pointée dans la dernière résolution du Conseil de sécurité, 2351, comme étant "partie prenante" au conflit autour du Sahara. Elle a été pointée également pour son refus d'autoriser, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, le recensement de la population de Tindouf. Il est prévu que la question soit soulevée par le nouvel émissaire onusien avec les autorités algériennes, accusées de faire obstruction aux efforts onusiens pour trouver une solution politique définitive, juste et mutuellement acceptable au conflit plus que quarantenaire autour du Sahara.

Installé le 8 septembre dans sa nouvelle fonction, Horst Köhler a exprimé sa volonté de se rendre dans la région pour relancer, "dans un nouvel esprit" prôné par le nouveau SG de l'ONU, le processus de négociations lancé en 2017 à Manhasset, en banlieue new-yorkaise, sur la base de l'Initiative marocaine pour octroyer un statut d'autonomie au Sahara prévoyant de larges prérogatives d'autogestion, dans le cadre de la souveraineté marocaine.

Jugé "crédible" et "sérieux" par le Conseil de sécurité, à travers toutes les résolutions adoptées depuis 2007, le plan d'autonomie continue toutefois d'être rejeté par le Polisario, sur instigation d'Alger, prêchant, en lieu et place de cette alternative marocaine constructive, l'option éculée, de surcroît impraticable de l'aveu même de l'ONU, du "référendum d'autodétermination". Cette option "irréaliste" et "irréalisable", comme l'avait si bien souligné en 2008 l'ancien diplomate néerlandais Peter van Walsum, a été balayée du revers de la main par le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2351 adoptée fin avril 2017.

La question est maintenant de savoir si la partie adverse va prendre acte de l'injonction de l'instance décisive de l'ONU, en l'occurrence le Conseil de sécurité, et négocier une sortie de crise politique sur la base de la proposition d'autonomie, seule alternative crédible à un conflit qui n'a que trop duré.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/09/2017 à 14h12