Sahara: veillées d'armes avant les pourparlers de Genève

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU. . DR

Revue de presseKiosque360. Alors que le président du club d’amitié Maroc-UE se rendait à Bruxelles pour discuter de la question du Sahara et de l’accord de pêche avec la commission des AE du Parlement européen, le secrétaire général de l’ONU se trouvait à Bruxelles pour les mêmes raisons.

Le 21/11/2018 à 19h00

Les capitales européennes ont connu un mouvement diplomatique intense, à la veille de la rencontre de début décembre sur le Sahara, à Genève. Ainsi, alors que le président du club d’amitié Maroc-UE au Parlement Marocain, Mohammed Cheikh Biadillah, se rendait à Bruxelles à la tête d’une importante délégation, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, rencontrait, pour sa part, des membres de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du jeudi 22 novembre.

La délégation parlementaire marocaine, conduite par l’ancien président de la deuxième Chambre, a, en effet, eu des entretiens, mardi à Bruxelles, avec la rapporteure de la Commission du commerce international du Parlement européen, Patricia Lalonde. Ces entretiens, précise Al Ahdath Al Maghribia, ont porté sur «les moyens de renforcer la coopération et le partenariat stratégique entre le Maroc et l’UE, ainsi que sur plusieurs questions d’intérêt commun», écrit Al Ahdath Al Maghribia. Et le journal de préciser que Patricia Lalonde a présidé, récemment, une délégation de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen qui s’est rendue dans les provinces sahariennes pour s’enquérir des retombées des produits de l’accord de pêche sur la population locale.

Concrètement, explique Biadillah, cité par le journal, il a été question, lors de ces entretiens, d'examiner les sujets liés à la migration, au terrorisme, à l’environnement, à la consolidation de la coopération entre le Maroc et l’UE, ainsi qu'à l’avenir de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). L'accord agricole entre le Maroc et l’UE a également été évoqué. Et, selon la partie européenne, l’amendement apporté à ce texte respecte l’arrêt de la Cour de justice de l’UE, tout en tenant compte de la condition posée par le Maroc, à savoir qu’il ne signera aucun accord n’incluant pas ses provinces sahariennes.

La diplomatie onusienne s’active dans le même sens. C’est ainsi, écrit Al Ahdath Al Maghribia, que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a eu une rencontre avec des membres de la commission des Affaires étrangères du PE à Bruxelles. Cela s’est passé en margé d’une rencontre internationale sur les droits de l’Homme. Les deux parties ont notamment évoqué les développements de la question du Sahara, ainsi que l’accord de pêche, actuellement en phase finale avant sa ratification. C’est justement dans le cadre de la conclusion de cet accord, rappelle le journal, que la partie européenne a adressé une invitation officielle à l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler.

Cette visite de Guterres, souligne le journal, devrait lui permettre de se faire une idée précise des avis et positions des parlementaires européens, notamment ceux qui ont pu effectuer des visites dans les principales métropoles du Sahara et connu de près la situation socio-économique de ces provinces. Cette visite intervient également, note le quotidien, dans un contexte où les lobbys algériens, ou ce qu’il en reste, qui s’activent dans les arcanes du Parlement européen, se démènent en vain pour tenter d'entraver le processus de ratification de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE.

Par Amyne Asmlal
Le 21/11/2018 à 19h00