Salaheddine Abou El Ghali: «Il est dangereux pour le PAM que Ouahbi reste à sa tête»

Salaheddine Aboulghali, parlementaire et membre du Bureau politique du PAM.

Selon Salaheddine Aboulghali, parlementaire et membre du Bureau politique du PAM., le secrétaire général sortant ne doit pas rempiler pour un deuxième mandat.

Revue de presseSelon le dirigeant pamiste, le secrétaire général sortant ne doit pas rempiler pour un deuxième mandat. Le parti a besoin d’une nouvelle direction, capable de procéder à une autocritique et de faire revivre son projet politique. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 21/01/2024 à 21h00

Salah Aboulghali, dirigeant du PAM, s’est dit étonné qu’un silence inexpliqué continue de régner au sein de son parti. Et ce à quelques jours seulement de la date de son congrès national qu’il qualifié de «décisif».

Dans un entretien accordé au quotidien Assabah et publié dans son édition du lundi 22 janvier, le dirigeant pamiste insiste sur le fait que l’actuel secrétaire général, Abdellatif Ouahbi «n’est plus l’homme de la situation». Sa réélection pour un deuxième mandat à la tête de la formation «va affaiblir de manière dangereuse» le PAM.

Le parti, affirme ce dirigeant, a aujourd’hui besoin d’une direction différente, capable d’animer les membres et leur donner confiance en l’avenir. Une direction capable d’engager une autocritique et adopter un nouveau discours, plus responsable, tout en activant la loi relative à la lutte contre l’enrichissement illégal. Une direction enfin capable de transformer la crise que traverse le parti actuellement en une opportunité pour prendre les devants en matière de moralisation de la vie publique.

Dans cette interview publiée par Assabah, Salah Aboulghali estime que cette crise que le parti est en train de traverser est une occasion de ressusciter le projet politique initial du PAM, revenir aux sources et aux raisons de sa création et réaffirmer la pertinence de son offre politique.

De ce fait, au lieu de l’affaiblir, voire l’anéantir, le séisme qui vient de secouer les instances du parti pourrait le renforcer. A condition d’en finir avec les vrais ennemis du PAM qui, selon Aboulghali, se trouvent à l’intérieur même du parti.

Pour cela, poursuit-il, il y a des mécanismes qu’il faut actionner. A commencer par instaurer de nouvelles règles pour sélectionner les candidatures aux différents postes, renforcer les attributions de la commission déontologique et contraindre tout le monde à accepter la critique et à s’engager à ne servir que les intérêts supérieurs du pays.

Au-delà du PAM, cette crise devrait être mise à profit pour devenir un précurseur en matière de moralisation de la vie publique au sein des partis politiques. Et il ne doit pas accepter de recevoir des solutions toutes prêtes de l’extérieur. Cela ne devrait pas empêcher le parti de continuer à travailler pour assurer la réussite de sa participation à la coalition gouvernementale.

Bref, souligne le dirigeant, malgré tout ce qu’il vient de vivre sur le plan organisationnel, le parti fonctionne bien. C’est d’ailleurs l’un de ses points forts. Son congrès, qui se tient dans quelques jours, sera organisé dans le respect de la périodicité imposée par la loi organique des partis politiques. Depuis le début, le parti organise régulièrement son congrès tous les quatre ans. Et à chaque fois, la programmation change. Ce qui fait du PAM un parti atypique.

Le parti n’a pas non plus d’ennemis connus et définis, soutient ce dirigeant. Ses ennemis, poursuit-il, sont les problèmes que connaît le pays, comme la pauvreté, le chômage, la hausse du coût de la vie... En parlant de cela, Salah Aboulghali estime que les défis auxquels notre pays va faire face dans les années à venir sont nombreux. Ils mettent au défi les partis de trouver des solutions innovantes et surtout de reconquérir la confiance des citoyens.

Par Amyne Asemlal
Le 21/01/2024 à 21h00