Séisme politique: Benabdallah isolé par ses camarades

Nabil Benabdallah.

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Revue de presseKiosque360. Après le limogeage de deux de ses ministres par le roi, le Parti du Progrès et du socialisme (PPS) traverse des moments difficiles. Son secrétaire général, Nabil Benabdallah, qui compte parmi les ministres démis, est aujourd'hui isolé par ses camarades.

Le 31/10/2017 à 21h12

Tous les yeux sont rivés sur le PPS depuis l’annonce, par communiqué royal, du limogeage de quatre ministres, dont deux du parti du Livre. En effet, le parti dirigé par Nabil Benabdallah, l’ex-ministre de l’Habitat, traverse une période difficile et connaît des dissonances internes. Les divergences au sein du parti sont telles que plusieurs supports de la place n’hésitent pas à parler d’isolement de Nabil Benabdallah.

Dans son édition du mercredi 1er novembre, le quotidien Assabah souligne que le communiqué publié par le bureau politique du parti, suite à l’annonce du limogeage des ministres du PPS, a provoqué la colère des militants qui ont dénoncé la sémantique approximative et confuse utilisée dans ce communiqué qui remet en cause le travail des institutions. D'ailleurs, précise Assabah, le communiqué final a été revu suite à la pression exercée par Nabil Benabdallah qui a dénoncé un règlement de compte dirigé contre sa personne et n’ayant rien à voir avec les notions de responsabilité et de reddition des comptes.

Ahmed Azrar, membre du parti et professeur universitaire, a exprimé son mécontentement quant à la position prise par son parti. Dans une déclaration au quotidien Assabah, il affirme que le communiqué publié sous-entend que le parti est la cible d’une campagne déloyale et que la responsabilité, dans le dossier d’Al Hoceima, est largement partagée. Ahmed Azrar considère ainsi que le PPS cherche à se soustraire de la reddition des comptes, sachant que le limogeage a touché d’autres ministres, notamment l’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.

De son côté, le quotidien Al Akhbar revient sur la réunion du bureau politique tenue le lundi 30 octobre, réunion qui a eu pour ordre du jour la discussion des répercussions du "séisme" politique. Le quotidien fait savoir que la réunion a connu des débats houleux, les paticipants s'étant dressés contre l’idée, portée par Benabdallah et Ismail Alaoui, de quitter le gouvernement. Des sources partisanes, citées par Al Akhbar, indiquent, en effet, que la plupart des membres du bureau politique restent attachés à la participation du PPS au gouvernement. Le journal affirme que certains alliés de Benabdallah, refusant de quitter la majorité, lui ont donc tourné le dos pour rejoindre le groupe. Seuls trois membres sont restés aux côtés de Benabdallah, qui s’est retrouvé isolé lors de la réunion du bureau politique.

Alors que la décision doit être votée dans le cadre du comité central du parti, on assiste à une importante mobilisation pour pousser les membres à voter le maintien du PPS au sein du gouvernement, comme l'ont rapporté Naciri à Benabdallah, Alaoui et Amine Sbihi, l’ex-ministre exclu de toute fonction officielle, lors d’une réunion tenue au domicile de ce dernier.

Selon Al Akhbar, Naciri a affirmé aux personnes présentes que le PPS resterait au gouvernement et a mis en garde Benabdallah contre le danger de «la politique de la terre brulée», qui ne saurait servir l’avenir du parti. Naciri aurait également mis en garde le SG du parti destiné, par ses actions, au même sort que Hamid Chabat. Naciri a proposé à Benabdallah de quitter dignement la direction du parti et à se soumettre à l’avis de la majorité du bureau politique. 

Par Fayçal Ismaili
Le 31/10/2017 à 21h12