Solidarité de Pretoria avec la «rasd»: quand la MAE sud-africaine brasse du vent

Lindiwe Sisulu, chef de la diplomatie sud-africaine.

Lindiwe Sisulu, chef de la diplomatie sud-africaine. . AFP

La conférence dite de «solidarité avec le Sahara occidental», que Pretoria compte organiser en mars prochain et dont les termes ont été dévoilés ce jeudi 19 février par la MAE sud-africaine, a été marquée par un désintérêt quasi-général. Décryptage.

Le 19/02/2019 à 15h52

C’est la montagne qui a accouché d’une ridicule petite souris. Ainsi est la Conférence dite de «solidarité avec le Sahara occidental», annoncée il y a cinq jours à grand roulement de tambours et de castagnettes par les autorités sud-africaines.

Circulez, rentrez, ladite conférence de "solidarité avec la rasd" n’a pas emballé grand-monde. C’est ce que laissent entendre en tout cas les échos qui nous sont parvenus ce jeudi 19 février. On apprend qu'au siège du ministère sud-africain des Affaires étrangères, sa tutrice, Lindiwe Sisulu, a orchestré une rencontre avec la presse pour dévoiler les axes de cette conférence censée briser l’isolement où sont confinés et la «rasd» et son parrain algérien, du fait de l'avalanche de désaveux qu’ils ont essuyés dernièrement sur la scène diplomatique internationale.

Décryptons: alors que Lindiwe Sisulu s’attendait à des questions sur ladite «conférence de solidarité avec le Sahara occidental», prévue au mois de mars prochain à Pretoria, le commun des journalistes invités, 40 au total, ont préféré regarder plutôt ailleurs. «Hormis la seule phrase contenue dans la déclaration liminaire de la cheffe de la diplomatie sud-africaine, ladite conférence de solidarité n’a fait l’objet que d’une seule question de la part d’un parterre formé d’une quarantaine de journalistes», a constaté sur place une source qui a souhaité ne pas être citée.

«De nombreuses autres questions ont porté notamment sur la situation au Zimbabwe, en RDC, au Mozambique et au Nigeria», a précisé notre source, relevant que le sujet central de la conférence à laquelle étaient invités aujourd’hui les journalistes était toutefois ladite «solidarité avec le sahara occidental». Entendez l’entité «rasd» qui traverse actuellement l’une de ses phases les plus critiques, en raison de cette cascade de revers qui lui ont été infligés dernièrement. A commencer par l’Union européenne (Adoption à l'écrasante majorité du parlement européen, des accords agricole et de pêche) et les Etats-Unis (extension pour la quatrième année consécutive de l'aide US au Sahara marocain), voire au-delà... Les nouveaux maîtres du Venezuela, allié historique d’Alger et du front polisario, se sont engagés pour leur part à désavouer la «rasd» dès la chute du dictateur Nicolas Maduro.

Mais passons, car la soi-disant «solidarité internationale» que Pretoria compte accueillir au profit de l’entité factice ne semble pas trouver écho, y compris parmi les pays qui tournent dans la galaxie sud-africaine. A preuve, la MAE sud-africaine n’a pas été en mesure de «fournir des détails au sujet du niveau de participation lors de la rencontre que son département abritera en mars prochain, se contentant de dire qu’elle aura lieu avec la participation d’académiciens».

Vous avez bien lu: Mme Sisulu s’est contentée de dire que ladite conférence de «solidarité avec le Sahara occidental» aura lieu avec la participation d’académiciens!

Cause toujours, tu nous intéresses! 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 19/02/2019 à 15h52