Terrorisme: 168 ans de prison ferme contre les 20 membres d’une cellule terroriste

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Revue de presseKiosque360. Ils appliquaient leurs propres lois, extorquaient de l’argent et volaient du cannabis, des cigarettes et de l’alcool de contrebande aux trafiquants qu’ils tentaient d’écouler pour financer leurs projets terroristes.

Le 01/03/2019 à 20h52

Vingt personnes accusées de terrorisme ont été condamnées, jeudi dernier, à un total de 168 ans de prison par la chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme près l'annexe de la cour d'appel de Salé. Ils ont été poursuivis dans le cadre d’une affaire de terrorisme aussi dangereuse qu’exceptionnelle, commente le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 2 et 3 mars.

Dans le détail du jugement, explique Al Akhbar, six prévenus ont été condamnés à 14 ans de prison chacun. Sept autres ont écopé de dix ans de réclusion ferme, alors que la cour a condamné un autre mis en cause à cinq ans, prononcé une peine de quatre ans contre un autre mis en cause, deux ans contre un troisième et une peine de dix mois à l’encontre de quatre prévenus.

Les mis en cause ont été arrêtés il y a un an à Tanger, suite au démantèlement d’une cellule terroriste. Ils ont été poursuivis pour constitution d’une bande en vue de préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public, appartenance et apologie d’une organisation terroriste. Ils ont également été accusés de vol qualifié, détention et utilisation d’armes dangereuses, extorsion de fonds, désobéissance et outrage à un agent en fonction, agression et blessures d’un agent en exercice de ses fonctions et tentative de corruption, entre autres chefs d’inculpation. 

D’après le journal, quatre membres de cette organisation terroriste sont récidivistes puisqu’ils ont déjà été condamnés à la prison ferme pour terrorisme. Un autre membre s’est suicidé dans sa cellule avant la fin de son procès, précise le journal. Avant son démantèlement, ses membres ont tenté d’appliquer leurs propres lois, ou ce qu'on appelle «taâzir». Ils ont mis la main par la force sur les biens d’autrui et se sont adonné au vol qualifié dans le cadre de «al fay’a wal istihlal», sans hésiter à faire du trafic de drogue pour alimenter leurs caisses.

Pour couronner le tout, ils ont également enlevé, séquestré et extorqué de l’argent aux barons de la drogue du Nord et plus particulièrement de Tanger. C’est ainsi que, d’après les investigations, note le journal, ils ont tenté de voler sa marchandise à un trafiquant de drogues dures alors qu’il se trouvait à bord de son 4x4. Ils ont également mis la main sur des cargaisons de cigarettes, de cannabis et d’alcool de contrebande qu’ils ont volées aux trafiquants dans la région du Nord et tenté d’écouler sur le marché local.

Dans ce cadre, poursuit le journal, ils ont délesté, sous la menace d’armes blanches, un trafiquant de drogue de pas moins de deux tonnes et demi de cannabis qu’ils ont «revendu» par la suite contre la rondelette somme de 800.000 DH en plus des 100.000 DH versés à la personne qui a servi d’intermédiaire dans cette opération. Par ailleurs, note le journal, cette affaire a également connu, pendant les arrestations, la mort d’un individu qui s’est jeté par la fenêtre d’un appartement situé au 7e étage d’un immeuble à Tanger. L’incident a eu lieu avant l’arrivée de la police. La victime tentait de s’enfuir devant les membres de la cellule qui tentaient de lui extorquer de l’argent dans le cadre du principe jihadiste d’ «al fay’a». 

Par Amyne Asmlal
Le 01/03/2019 à 20h52