Terrorisme: des détenus pro-Daech demandent la grâce royale

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Revue de presseKiosque360. Des dizaines de détenus salafistes ont présenté des demandes de grâce. Ils ont incorporé à leurs dossiers, pour les appuyer, une demande d’adhésion au Mouvement démocratique et social. Ce parti a déjà reçu pas moins de 250 demandes d’adhésion de détenus salafistes.

Le 26/02/2017 à 23h31

Des dizaines de détenus islamistes, arrêtés à leur retour des champs de bataille en Irak et en Syrie, viennent de présenter des dossiers pour accéder à la grâce royale. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 27 février, c’est l’ancien détenu salafiste Abdelkarim Chadli qui sert d’intermédiaire entre ces détenus et l’Etat.

Cet ancien détenu, condamné à trente ans de prison et gracié en 2011, a commencé, il y a au moins une année, à transmettre des dossiers de demandes de grâce aux autorités compétentes qui n'ont, à ce jour, pas donné suite. Le plus curieux dans ces demandes est que, pour la première fois, leurs auteurs leur ont adjoint des demandes d’adhésion à un parti politique, le Mouvement démocratique et social (MDS) de Mahmoud Archane. Ainsi, affirme Abdelkarim Chadli dans une déclaration au journal, douze détenus, condamnés pour leur liaison avec Daech, ont transmis une demande d’adhésion à ce parti pendant le seul mois en cours. Au total, ce sont plus de 250 détenus, principalement des jeunes arrêtés dans des affaires liées à Daech, qui ont transmis à la fois des demandes de grâce et d’adhésion au MDS.

Par cette initiative, estime Chadli, ces jeunes montrent leur volonté de s’intégrer dans la société. Mais, en réalité, affirme le journal, il est évident que Abdelkarim Chadli, nommé coordinateur national du MDS, est en train de transformer ce parti en formation salafiste. Akhbar Al Yaoum en veut pour preuve l’écrasante majorité des nouveaux membres recrutés parmi les salafistes et anciens détenus. Aujourd'hui, ajoute le quotidien, le parti recrute même parmi les salafistes qui sont encore en prison et dont d'aucuns craignent qu'ils ne reprennent leurs activités, une fois dehors. Chadli rejette cependant cette éventualité en affirmant qu’il sait ce qu’il fait et qu’il a les moyens d’enquêter, même à l’intérieur des prisons, sur les intentions des uns et des autres. Et de mettre en avant les repentis qui regrettent leur passé de jihadistes et désirent aujourd'hui servir leur pays. Sur les 37 anciens détenus en faveur desquels il a intercédé pour la grâce royale, aucun n’a replongé, ajoute-t-il.

Par Amyne Asmlal
Le 26/02/2017 à 23h31