Vacances des ministres: un été studieux pour Abdelkader Amara

Abdelkader Amara, ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau.

Abdelkader Amara, ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau. . DR

Ministre de l'Economie et des finances par intérim, Abdelkader Amara va bénéficier d'une seule semaine de vacances au Maroc. En cause, l'épineux dossier relatif à la préparation du projet de loi de finances de 2019.

Le 06/08/2018 à 11h04

Sur la base de la récente note de cadrage, l'ingénieur Amara devra se pencher à partir du 20 août sur les grandes lignes de ce projet de loi de finances (PLF de 2019) en tenant compte des orientations du roi Mohammed VI et des leçons à retenir suite au limogeage de Mohamed Boussaïd, grand partisan de l'orthodoxie budgétaire.

De source proche du gouvernement, le360 apprend qu'Amara doit rendre sa copie à Saâd Eddine El Othmani avant la nomination d'un nouveau ministre de l'Economie et des finances. Il y identifiera les priorités tout en maintenant le rythme des réformes structurelles. Mais le plus important dans le PLF de 2019, c'est le grand tournant qu'abordera le gouvernement en matière sociale.

Dans le budget de l'Etat, une importante partie doit en effet être orientée vers les secteurs sociaux, soit l'enseignement, la santé et l'emploi (par le truchement de l'incitation à la PME). Pour cela, aussi bien Abdelkader Amara que le prochain successeur de Boussaïd auront à aller vers le creusement du déficit budgétaire et le recours à l'emprunt.

Il faut noter que la soutenabilité des finances publiques est devenue une obsession du gouvernement, qui a fait le pari de ramener en 2018 le déficit budgétaire à 3,5% du PIB. Et c'est un des grands reproches fait au gouvernement d'Abdelilah Benkirane et de Saâd Eddine El Othmani. Si le déficit budgétaire est passé de 4% du PIB en 2016 à 3,8% en 2017 et à 3,5% en 2018, il s'est fait au détriment du social. On n'oubliera pas qu'à la date de février 2018, le déficit budgétaire s’est aggravé à 7,4 milliards de dirhams contre 6,3 milliards de dirhams une année auparavant.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 06/08/2018 à 11h04