Victime d’une fronde au sein de son parti, El Othmani met les points sur les "i"

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Revue de presseKiosque360. El Othmani assure n’avoir jamais pris une décision tout seul et souligne que la direction du PJD était au courant de tous les détails des négociations. Il affirme, en outre, que le PJD a dû céder certains de ses portefeuilles au PPS, alors que le RNI a puisé dans le quota de l’UC.

Le 17/04/2017 à 02h06

Dans un véritable jeu de vérité, Saâd-Eddine El Othmani a tout déballé, devant ses détracteurs au sein du PJD, sur les négociations qui ont conduit à la formation du gouvernement. Ainsi et selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 17 avril, le chef du gouvernement aurait été jusqu'à affirmer qu’il aurait été disposé à rendre son tablier et à renoncer au poste de chef du gouvernement si tel avait été le souhait du secrétariat général du parti.

Dans sa lancée, El Othmani a affirmé que toutes les décisions avaient été prises en concertation avec Mohamed Yatime, Mustapha Ramid et Lahcen Daoudi, mandatés par le secrétariat général pour suivre les négociations, ainsi qu'avec Abdelilah Benkirane lui-même. El Othmani assure, ainsi, n’avoir à aucun moment pris de décision de manière unilatérale, sans avoir consulté les responsables du parti.

De même, le chef du gouvernement, rassurant les siens, a affirmé que tout irait bien tant qu'il aurait Mustapha Ramid à ses côtés. Il a d’ailleurs confié aux députés, avec lesquels il a tenu une séance de travail vendredi, que le ministre sortant de la Justice et des libertés n'avait pas souhaité rempiler. C’est d'ailleurs sur l'insistance de Benkirane que Ramid a fini par accepter le poste de ministre d’Etat. Cependant, l’ancien ministre de la Justice ne voulait pas d’un titre sans portefeuille. «C’est ainsi que nous avons décidé de lui confier le dossier des droits de l’Homme, un dossier qu’il maîtrise d’ailleurs bien», confie El Othmani, cité par le journal.

En outre, le chef du gouvernement a également tenu à rassurer les militants de son parti quant au devenir des réformes engagées par Benkirane. Celles-ci seront maintenues, a-t-il promis.

Selon Assabah, qui aborde également ce sujet dans son édition du lundi 17 avril, c’est El Othmani lui-même qui aurait choisi Mohamed Yatime, Lahcen Daoudi et Mustapha Ramid pour l’accompagner dans les négociations, contrairement à ce qui a pu être dit.Par ailleurs, toujours selon Assabah, El Othmani a soutenu que la décision d’accepter l’USFP au gouvernement avait été prise lors de la deuxième réunion du secrétariat général, lorsque Benkirane s'était vu retirer la mission de former le gouvernement. Le chef du gouvernement a également précisé que la commission chargée de présenter les candidats au gouvernement, formée de 62 membres du parti, était au courant de la composition du gouvernement. Tous les candidats qu’elle avait présentés ont été retenus, sauf les maires des grandes villes. Le secrétariat général a dû imposer, quant à lui, la candidature de Lahcen Daoudi, classé parmi les derniers, mais retenu en raison de ses compétences.

Se laissant aller aux confidences, El Othmani a également reconnu que le PJD avait dû céder certains de ses portefeuilles à son indéfectible allié, le PPS. En même temps, il a affirmé que, contrairement au PJD, le RNI avait repris certains portefeuilles initialement destinés à l’UC.

Par Amyne Asmlal
Le 17/04/2017 à 02h06