Virement contesté de 10 millions de dirhams: le wali de Rabat interpelle Asmaa Rhlalou

La maire de Rabat, Asmaa Rhlalou.

La question litigieuse du virement par la maire de Rabat de 10 millions de dirhams au profit du fonds d’aide aux victimes du séisme d’Al Haouz continue de faire des vagues. Le wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed El Yacoubi, vient de lui demander, dans une lettre, des explications sur la procédure de versement de cette aide qui aurait dû, en principe, recevoir l’aval du conseil de la ville, a appris Le360.

Le 23/02/2024 à 14h19

Tout Rabat en parle. Le wali Mohamed El Yacoubi vient de réagir face à la gestion contestée de la maire Asmaa Rhlalou, dont le départ est vivement réclamé par les élus de la ville. Le conseil de la ville reproche à sa présidente d’avoir pris la décision de verser un montant de 10 millions de dirhams sans l’obtention d’un vote majoritaire de ses membres.

Les élus stigmatisent le fait que la maire ait outrepassé le règlement en ordonnant au directeur financier de verser les 10 millions de dirhams sans passer par leur vote. «Nous ne sommes pas contre l’aide mais nous récusons l’illégalité de la procédure qui a entraîné le versement de ce soutien», a affirmé un conseiller municipal interrogé par Le360, estimant que le comportement de la maire de Rabat est «un des exemples de la manière dont elle se conduit depuis son élection en octobre 2021».

Dans sa lettre, Mohamed El Yacoubi a demandé à Asmaa Rhlalou de lui fournir, dans un délai de dix jours, des explications et des justifications sur son acte qualifié d’«illégal» par ses détracteurs.

Ces derniers jours, d’autres incidents ont entaché la gestion de la capitale, tels que la séance mouvementée au cours de laquelle les élus de la majorité et de l’opposition ont tenté de déposer une demande de convocation d’une séance extraordinaire du conseil municipal, accusant la maire de recourir à des «baltajis» (service de sécurité privé) pour interdire l’accès à ses bureaux.

Il faut rappeler qu’Asmaa Rhlalou essaie depuis plusieurs mois de se maintenir à la tête de la mairie bien qu’elle ait perdu la confiance de sa majorité (RNI, PAM, Istiqlal) et de l’opposition. Et l’écrasante majorité du conseil de la ville, selon des sources concordantes, demande en vain sa destitution.

À défaut d’une démission, la loi autorise une assemblée de destitution une fois que le/la maire contestée a accompli la moitié de son mandat. Actuellement, c’est le wali Mohamed El Yacoub qui gère par ordonnance le budget de la mairie.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/02/2024 à 14h19