8 Mars: au-delà des slogans

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Revue de presseKiosque360. Se référant au message royal adressé lors de la cinquième Conférence islamique des ministres arabes chargés de l’Enfance, message appelant à une réforme du code de la famille, le mouvement féminin a décidé de faire de l’année 2018 celle de la confrontation avec le gouvernement.

Le 07/03/2018 à 21h04

Ce 8 mars, le Maroc espère célébrer la Journée internationale de la femme en lançant des réformes profondes du code de la famille et du système d’héritage. Pour concrétiser ces revendications, le mouvement féminin se réfère désormais au message royal adressé à la cinquième conférence islamique des ministres chargés de l’Enfance, message dans lequel le souverain avait appelé à une réforme du code de la famille pour mieux protéger la cellule familiale, préserver les droits des femmes et assurer la sécurité des enfants.

«8 mars, des revendications pour une égalité complète», titre ainsi le quotidien Al Ahdath qui précise, dans son édition du jour, que ce cahier revendicatif risque de provoquer un conflit entre le mouvement féminin et le gouvernement, puisque le programme de l’Exécutif ne comporte aucune indication sur ces réformes. Mais «le mouvement féminin est décidé à faire de l’année 2018 celle d’une véritable confrontation avec le gouvernement en vue de le pousser à lancer ce chantier de réformes, notamment celles du code de la famille et du système d’héritage» souligne le quotidien, ajoutant que «la détermination du mouvement des femmes pourrait perturber le programme gouvernemental». Autant dire que la question promet des débats houleux.

D’ailleurs, le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, a déjà renvoyé la balle ailleurs. «La société marocaine demeure conservatrice et la culture des droits de l’Homme au Maroc n’a pas encore atteint son stade de maturité», a-t-il de plus fait remarquer.Pour ce qui est de la réforme du système d’héritage pour assurer une égalité entre les deux sexes, le ministre PJDiste a tranché en déclarant que son département n’était pas concerné par cette affaire. Ce qui pousse à croire qu’une réforme profonde du code de la famille n’est pas pour demain. Le quotidien Assabah ne manque d'ailleurs pas de le souligner: «8 mars, une fête de slogans». Le journal, qui rappelle le contexte dans lequel sera fêtée la journée internationale de la femme cette année, vu l’appel lancé à la révision des formules de l’héritage, à la réforme du code de la famille, à l’approbation par le Parlement d’une loi contre la violence faite aux femmes et au droit à l’exercice du métier de «Adoul», estime que l’ère des réformes a bel et bien sonné.

Le code de la famille nécessite une réforme pour être dans l’air du temps, fait remarquer le journal, rappelant que le souverain avait appelé à sa réforme et que le mouvement féminin en demande une révision profonde. Le débat est lancé.

Par Mohamed Younsi
Le 07/03/2018 à 21h04