À l’eau! ...À l’eau!… Y a quelqu’un?

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La ville de Salé, pour ne parler que d’elle, s’est retrouvée en quelques minutes enfouie sous des centaines de tonnes d’eau mais personne, même le moindre petit saint, comme il y en a tant dans cette cité, auquel se vouer. Vivement de nouveaux responsables qui ne se noient plus dans un verre d’eau!

Le 28/02/2017 à 11h58

Si j’avais mis le titre, pas beau du tout, auquel vous avez échappé cette semaine, vous alliez sûrement me reprocher d’être non respectueux des malheurs des autres et, surtout, d’en profiter pour en faire rigoler les autres. En vérité, ce n’est pas vrai. D’abord, je compatis et je suis totalement solidaire avec toutes les populations qui ont souffert à cause des dernières inondations et,particulièrement, celles de la ville de Salé où je compte beaucoup de proches et d’amis, dont certains, qui se reconnaîtront, sont des descendants directs des Corsaires.

D’autre part, si je devais me moquer de quelques-uns, je commencerais par les nombreux responsables qui sont, d’une manière ou d’une autre, en charge des affaires des habitants de cette ville au passé jadis mythique et au présent actuel, hélas, tragique. Mais attention! En disant cela, je ne voudrais pas dire, comme il a été beaucoup dit, que les Slaouis et les Slaouies n’avaient qu’à bien choisir leurs élu(e)s.

En d’autres termes, tant pis pour eux, tant pis et pour elles! Je vous assure que je ne le pense même pas pour la simple raison que je ne crois pas que d’autres, d’autres bords, auraient été plus efficaces ou plus prévenants. Je ne veux pas dire non plus qu’ils sont “tous pourris”, mais j’ai bien envie de dire “tous... ne sont pas là”.

Maintenant, j’aimerais bien dire un petit mot sur la déclaration présumée du maire de Salé qui aurait déclaré après cette catastrophe, qui est tout sauf naturelle, qu’il ne disposait pas “de budget suffisant pour élargir les égouts” et que c’est la faute à Voltaire, nom d’emprunt de la régie en charge des histoires d’eau. Il aurait même affirmé que c’est aussi la faute des... habitants. Au fond, il n’a pas tout à fait tort. Après tout, ce sont eux, par les rejets de leurs déchets, qui ont fini par boucher les égouts. Et c’est tout naturellement que les pluies généralement bienfaitrices qui sont tombées en trombe ces derniers jours à la demande et à la satisfaction générale, n’ayant pas trouvé où se déverser, se sont tout simplement posées là où elles ont pu, c’est à dire un peu partout ou plutôt un peu beaucoup trop partout.

Je plaisante à peine parce que plus d’une fois j’ai vu, ici à Casablanca ou ailleurs, des concitoyens et des concitoyennes jeter tout ce qu’ils avaient dans leurs poubelles directement dans les regards (c’est comme ça qu’on appelle les bouches pour les eaux usées qui sont souvent installées au bord des trottoirs) sous le regard (jeu de mot trop facile mais pourquoi m’en priverais-je ?) des autres concitoyennes et concitoyens qui n’applaudissent pas, certes, mais qui ne l’ouvrent pas pour autant.

Bon, bref, la ville de Salé, pour ne parler que d’elle, s’est retrouvée en quelques heures enfouie sous des centaines de tonnes d’eau mais personne, même le moindre petit saint, comme il y en a tant dans cette cité, à qui se vouer. Quand j’ai vu les images et les vidéos qui ont été mises en ligne sur les réseaux sociaux, je n’en croyais pas mes yeux et je ne suis pas le seul.

On va me dire, et on me l’a même dit, que “ça arrive même dans les pays développés”. Oui, ce n’est pas faux, mais là, on ne parle pas des “catastrophes dites naturelles” comme par exemple, le débordement d’une rivière ou la crue d’un fleuve, mais de canalisations bouchées parce que trop fines et donc incapables d’écouler tout ce qui tombe du ciel, surtout après toutes les prières rogatoires qui l’ont supplié. 

Alors, s’il vous plaît, et même si ça ne vous plait pas, arrêtez de raconter aux gens n’importe quoi ! C'est vous les responsables - élus ou mal élus, pouvoirs publics, institutions déléguées, etc - qui êtes responsables des causes et, par conséquent, des conséquences de ces catastrophes. D’ailleurs, à propos de tous ces gens-là, j’aurais bien voulu que, par exemple, les futurs ex-ministres qui font encore des jours supplémentaires "à l'insu de leur plein gré" sortent de leur torpeur qui risque de durer encore longtemps et se mouillent un peu.

Au fait, puisque j’y suis, j’aimerais bien qu’un ou qu’une de ces ministres, celui ou celle qui se sentirait visé(e), m’envoie un droit de réponse, ou ce que j’ai appelé récemment malicieusement “ un devoir de rendre la pareille”, comme l’a fait assez ironiquement la semaine dernière notre «Monsieur Culture», M. Mohamed Amine Sbihi, que je salue au passage, et à qui je vais dire juste que si je ne lui ai pas re-répondu, c’est parce que je ne voulais pas avoir le dernier mot.. juste.

D’ailleurs, puisque je suis dans la rubrique ministre», j’ai failli m’adresser cette semaine à celui de l’Education nationale, que j’aime bien pourtant, et qui s’est complètement mêlé les pinceaux alors qu’il devrait les ranger une fois pour toutes et aller se reposer, tiens, pourquoi pas à Ifrane, une ville qu’il connaît bien.

En attendant qu’il m’écoute ou qu’on l’oblige à m’écouter, je n’ai plus qu’à vous dire ;"Vivement de nouveaux responsables qui ne se noient plus dans un verre d’eau!".

Et vivement mardi prochain!

Par Mohamed Laroussi
Le 28/02/2017 à 11h58