Agadir. Les "justiciers de la rue" agressent plusieurs jeunes estivants

À Agadir, la plage d’Aglou, qui jouit d’une réputation internationale, a été, récemment, le théâtre d’actes d'une rare violence. Des "justiciers de la rue" y ont agressé physiquement quatre jeunes gens, deux filles et deux garçons, en prétendant rétablir l’ordre moral et le respect de la loi religieuse pour lutter contre la débauche. Surréaliste!

Le quotidien Assabah, dans son édition de ce mardi 15 août, rapporte que les jeunes accusés dans cette affaire ont été déférés, dimanche dernier, devant le procureur du roi à Agadir.

Les quatre estivants, qui avaient pour seule ambition de passer une belle journée à la plage, ont fini à l’hôpital suite aux blessures que leur ont infligées leurs agresseurs.

Liberté bafouée

Selon les premiers éléments de l'enquête menée par la Gendarmerie royale, les suspects dans cette affaire sont tous originaires de Douar Zaouiat Sidi Wakak Ben Zalou. Ces jeunes s'étaient constitués en bande armée pour guetter les estivants qui, selon eux, auraient des comportements contraires aux bonnes moeurs exigées dans une société musulmane.

Finalement, ce sont les autres estivants de la plage d’Aglou qui sont venus en aide aux quatre jeunes victimes pour les libérer de l’emprise de leurs agresseurs qui utilisaient des bâtons et des pierres comme pour une mise à mort publique.

La presse internationale épingle le modèle marocain

Les agresseurs, placés en détention provisoire avant leur comparution devant le procureur du roi à Agadir, seront jugés prochainement.

Cet incident met à mal l’image du Maroc à l’international. Il coïncide avec la polémique sur la liberté de la femme dans les espaces publics, notamment après la publication d’une vidéo, la semaine dernière, montrant une jeune fille poursuivie par une meute d'hommes déchaînés, dans la ville de Tanger. Un incident auquel la presse internationale a accordé beaucoup d’intérêt et qui a été traité par Le Monde, TV5, RTL, Times of Israël... Le journal Le Monde s’est même interrogé sur le modèle religieux prôné par les officiels Marocains.