Appel à Avaaz contre un "criminel de la route"

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Le témoignage communiqué par Avaaz a choqué et interpellé, de par le monde, la société civile et généré plus de 10.000 signatures pour la pétition lancée par le réseau. Mais justice n’a toujours pas été rendue et la victime, Amina Balafrej, est toujours dans le coma.

Le 20/10/2013 à 12h00

Nous vous rapportions, le 15 octobre, l’initiative lancée par le réseau citoyen mondial Avaaz qui a fait circuler sur le net une pétition contre "les criminels de la route au Maroc". Cette initiative répondait au cri poignant d’une jeune femme qui avait fait parvenir son témoignage à Avaaz, un témoignage datant du 31 août 2013 : "Ma mère, Amina Balafrej, Professeur de médecine, Chef du service de diabétologie pédiatrique de l’hôpital des enfants de Rabat, a été percutée au volant de sa voiture par un jeune, sur une artère principale de la ville dont la vitesse est limitée à 60 km/h", y déclarait la jeune femme.

La victime toujours dans le coma

Si le témoignage a choqué et interpellé, de par le monde, la société civile et généré plus de 10.000 signatures pour la pétition, justice n’a toujours pas été rendue et la victime, Amina Balafrej, est toujours dans le coma. Une mère de famille qui "a d'abord été abandonnée sur le trottoir avant d'être emmenée et enregistrée sous X (!) aux urgences de l’hôpital Avicenne dans une salle dite de déchoquage, sans réelle prise en charge pendant plusieurs heures", rapporte sa fille qui ajoute que le responsable de l’accident avait été, quant à lui, "immédiatement pris en charge". Une mère de famille et une femme docteur en médecine attachée à la vie humaine et à soulager les souffrances des malades, et en particulier de l’enfance : Amina Balafrej est en effet à l’origine de la création du premier service de diabétologie pédiatrique au Maroc. L’appel à l’enquête exemplaire demandée par la fille d’une femme qui "a sacrifié sa vie pour son pays, pour soigner gratuitement des milliers d'enfants d'origine modeste" et se trouve aujourd’hui entre la vie et la mort à cause de l’inconscience d’un chauffard, sera-t-il écouté ? Un chauffard sain et sauf, quant à lui, et qui n’a pas même été inquiété par la justice.

Ce drame s’est produit après une longue série de tragédies qui ont ensanglanté, cette année, les routes marocaines et ont endeuillé des centaines de familles. Il est urgent de prendre des mesures pour rendre justice aux victimes et conscientiser les automobilistes. Pour cela, les lois doivent travailler à développer le sens civique et non se limiter à poser des interdits que chacun peut détourner à sa guise. Lois sans conscience n’ont pas de sens. Et pas de conscience sans lois ancrées dans une éthique et ayant pour ambition le développement de la solidarité sociale.

Par Bouthaina Azami
Le 20/10/2013 à 12h00