Bassima Hakkaoui sur la sellette après le décès accidentel d'un non-voyant

Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme et de la famille.

Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme et de la famille. . DR

Revue de presseKiosque360. Le décès accidentel, ce dimanche à Rabat, d’un non-voyant qui participait, depuis 12 jours, à un sit-in sur le toit du ministère de la Famille et de la solidarité, fait la Une de tous les médias de ce 9 octobre. Reader digest.

Le 08/10/2018 à 22h41

Les diplômés-chômeurs non-voyants n’ont eu de cesse, ces dernières années, de dénoncer leur marginalisation en matière d’emploi notamment, pour cause du lourd handicap qui les condamne à vie. Ceux relevant de la Coordination nationale des non-voyants et diplômés chômeurs étaient depuis 12 jours en sit-in au ministère de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, quand l’un d’eux a chuté mortellement du toit de ce département ministériel, ce dimanche 7 octobre aux environs de 20h.

Dans sa livraison du mardi 9 octobre, Al Ahdath Al Maghribia indique que le défunt, Saber El Haloui (ou Lahlou selon un autre journal), 24 ans, natif de la région de Marrakech, avait fait une licencie en littérature arabe après des études à la Faculté de lettres et sciences humaines de l’université Cadi Ayyad. Pour ce qui de la cause de la mort de Saber, le quotidien estime qu’elle est accidentelle. Il serait tombé dans le vide alors qu’il parlait au téléphone en faisant les cent pas sur le toit du ministère de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social.

Selon le journal, ils seraient entre 160 et 170 non-voyants à faire un sit-in au département de Bassima Hakkaoui, depuis environ 2 semaines. La première moitié de ces protestataires a pris ses quartiers à l’entrée principale du ministère, alors que l’autre moitié, dont faisait partie la victime, a choisi de s’installer sur le toit de l’édifice administratif.

Pour sa part, le quotidien Al Massae précise qu’une enquête a été immédiatement ouverte par la police judiciaire, sous la supervision du parquet, pour déterminer les causes exactes de ce drame. Le journal ajoute que la Coordination nationale des non-voyants et diplômés chômeurs, tout en reconnaissant que le décès de Saber est accidentel, fait endosser la responsabilité morale de ce drame à Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille et de la solidarité.

D’ailleurs, selon Assabah, la Coordination des non-voyants a exigé que Hakkaoui démissionne ou soit renvoyée du gouvernement. Il lui est surtout reproché d’avoir menti en arguant que le défunt avait rendu l’âme durant son transport à l’hôpital. Selon ses collègues, Saber est mort sur place car les ambulanciers de la Protection civile, qui stationnaient en permanence devant le ministère, l’ont sorti inerte et entièrement couvert sur une civière.

Selon Al Akhbar, c’est sur sa page Facebook que Bassima a immédiatement réagi pour présenter ses condoléances à la famille de la victime, tout en donnant sa version des faits. Selon elle, Saber serait tombé du haut des 6 étages du ministère suite à un faux pas, au moment où il s'était isolé du groupe de ses collègues pour parler au téléphone avec des membres de sa famille.

Enfin, la Coordination, tout en assurant que son mouvement revendicatif va aller crescendo après cet accident dramatique, ajoute que le ministère a déjà commis un autre «crime» à l’égard des protestataires non-voyants, celui de couper l’eau et l’électricité au sein du ministère dès la sortie des fonctionnaires.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 08/10/2018 à 22h41