Casablanca: quatre ans de prison pour le colonel de gendarmerie corrompu

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Treize gendarmes, dont un colonel et un commandant, ont été condamnés à des peines allant d'un à quatre ans de prison ferme et des amendes comprises entre 10.000 et 40.000 DH. Ils étaient accusés notamment de corruption et de participation à des activités de contrebande.

Le 24/02/2017 à 22h15

La Cour d’appel de Casablanca vient de condamner un colonel de la gendarmerie royale, ancien commandant régional à Guelmin-Oued Noun, à quatre ans de prison ferme. Le colonel, Abdellah A., et son adjoint, Hassan A., ont ainsi été condamnés tous deux à quatre ans de réclusion ferme et à une amende de 40.000 DH chacun pour «corruption, participation aux activités de contrebande et manquement aux règlements», rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 25 et 26 février.

Deux autres gradés de la gendarmerie, un commandant qui occupait le poste de chef de brigade des motards également dans la région de Guelmim-Oued Noun et l’ancien chef de la brigade mobile à Tan- Tan, ont écopé, pour leur part, d’une peine d’emprisonnement de trois ans fermes et une amende de 30.000 DH chacun.

Neuf autres gendarmes, dont deux au grade de caporal, ont été condamnés à des peines allant d’un an et deux ans de prison ferme et des amendes comprises entre 10.000 et 20.000 DH. Ce procès, précise le journal, a connu des révélations spectaculaires comme lorsque l’adjoint du commandant régional a affirmé avoir porté au domicile de ce dernier une somme de 1,6 million de dirhams. Une somme qu’il aurait remis, en quatre parties, en mains propres à la femme du colonel. Ce que ce dernier a évidemment nié.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’est également intéressé à ce procès, dans son édition du week-end des 25 et 26 février, note que les treize gendarmes impliqués dans cette affaire ont tous été condamnés à la prison ferme. Lors de ce procès, affirme le journal, le colonel a soutenu qu’un gendarme n’applique pas des directives spontanées, c’est un soldat, dit-il, qui exécute les ordres dans le cadre de la loi. Le commandant, ancien chef de la brigade des motards, soutient, lui, n’avoir qu’un rêve, celui de bâtir une solide carrière dans la gendarmerie en suivant notamment des formations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

L’affaire remonte à il y a près d’une année, lorsque la brigade mobile de la gendarmerie de 2 mars, à Casablanca, a soupçonné des éléments de la gendarmerie de collusion avec un baron notoire de trafic de contrebande qui s’activait particulièrement dans les régions du sud. Les gendarmes de 2 mars ont pu établir ce constat après l’interception, le 25 avril 2016, de deux véhicules transportant 80 tonnes de produits de contrebande. L’enquête, lancée immédiatement après cette saisie a permis de mettre en évidence l’implication des gendarmes dans ce trafic, tous en activité dans les régions du sud. L’état-major de la gendarmerie a ensuite diligenté une enquête interne pour démasquer ces éléments qui facilitaient les déplacements des contrebandiers entre la Mauritanie et le Maroc.

L’enquête a ainsi conduit à arrêter un colonel qui occupait la fonction de commandant de région à Guelmim, d’un commandant et de onze autres gendarmes de différents grades. Ils ont tous été soupçonnés d’avoir perçu des sommes d’argent moyennant leurs services. Une fois instruite, l’affaire a été portée devant le procureur général en août de l’année dernière. Dans le même temps, les treize gendarmes concernés ont été relevés de leurs fonctions, leurs biens mobiliers et immobiliers et comptes bancaires ont été saisis, ainsi que ceux de leurs proches, femmes et enfants.

Par Amyne Asmlal
Le 24/02/2017 à 22h15