Deux imams marocains impliqués dans un réseau de contrefaçon

DR

Revue de presseKiosque360. Deux imams marocains ont été identifiés parmi les suspects impliqués dans un réseau de trafiquants de produits de contrefaçon en Espagne.

Le 30/12/2013 à 00h17

Une grosse affaire de contrefaçon fait la Une d'Assabah à paraître ce lundi 30 décembre. Depuis plus d'un an, les polices portugaise et espagnole sont sur les traces d'un important réseau de trafiquants de produits de contrefaçon. L'opération "coup de filet", qui a eu lieu en fin de semaine, a permis l'arrestation de pas moins de 99 personnes, 34 au Portugal et 65 en Espagne, dont deux imams d'origine marocaine. Dans le détail, le quotidien précise que 37 des personnes interpellées sont d'origine sénégalaise, 34 sont portugaises, 19 marocaines et 9 espagnoles.

Selon le même journal, le réseau exploitait des usines de confection clandestines au Nord du Portugal pour la production d'habits et de chaussures. Les produits contrefaits étaient ensuite acheminés par camion, direction le Nord-Est de l'Espagne, dans la ville de Xinzo de Limia, fief de ce réseau. Au total, 177 boutiques à travers le territoire espagnol, dont deux mosquées, l'une à Xinzo de Limia et l'autre dans la région d'Oron, qui servaient à écouler les produits contrefaits.

L'argent du trafic sert à la mosquée

Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur espagnol, publié samedi, ce trafic aurait rapporté pas moins de 5,5 millions d'euros, après écoulement de quelque 235 tonnes d'habits et de chaussures contrefaits, ajoute Assabah. Citant la presse espagnole, le support affirme qu'une partie des bénéfices de ce trafic allait aux imams des deux mosquées en question. Lors de l'enquête, la police espagnole a découvert que l'un de ces deux religieux faisait même partie des têtes pensantes du réseau. Sa mosquée avait d'ailleurs bénéficié d'un "don" de 100.000 euros qui a servi à l'entretien du lieu. Au cours de cette opération, la police espagnole a également saisi près de 1 million d'articles contrefaits, des armes, ainsi que des ordinateurs contenant les logos et noms de 200 marques. Les autorités portugaises, quant à elles, ont mis sous scellés des dizaines d'usines clandestines. 

On le sait, la contrefaçon est un phénomène mondial qui, au Maroc, fait des ravages. Une étude réalisée en 2012 par le Comité national pour la propriété industrielle et anti-contrefaçon a conclu que la contrefaçon pèse entre 6 et 12 milliards de dirhams, soit 1,7% du PIB national. On se demande comment Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce et de l'industrie, compte s'attaquer à ce vaste chantier.

Par Sophia Akhmisse
Le 30/12/2013 à 00h17