Dialogue social: énième round, énième impasse

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Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement a appelé les syndicats et la CGEM à un énième round de négociations qui devait se tenir ce vendredi 2 novembre. Mais les partenaires sociaux ne font plus confiance à El Othmani, qui selon eux, essaye de les amadouer dans un climat de grogne sociale.

Le 02/11/2018 à 23h09

Le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, a appelé les centrales syndicales et la CGEM à reprendre le dialogue social. Une demande qui survient deux mois après la rentrée sociale, marquée par une vague de protestations dans plusieurs secteurs et en particulier l’enseignement et la santé.

Selon certaines sources, les quatre syndicats les plus représentatifs ont reçu une invitation pour entamer, dès hier vendredi, un tour de négociations sans qu’il n'y soit indiqué ni l’ordre du jour, ni les parties participantes. Le porte-parole de l’UGTM, Youssef Allakouche, ne semble pas très optimiste quant à ce nouvel appel au dialogue: «Il était prévu que le gouvernement et les syndicats terminent les rounds du dialogue social en octobre dernier. Mais le chef du gouvernement a encore tergiversé et n’a réuni les syndicats que pour leur faire un exposé sur la loi de finances 2019. Depuis, nous attendons qu’il nous fasse signe pour entamer un dialogue sur la base de nos revendications».

Le syndicaliste de l’UGMT a précisé, dans un entretien téléphonique accordé au quotidien Al Akhbar dans son édition du samedi 3 novembre, que «El Othmani essaye d’amadouer les syndicats après la vague de protestations qu'a subie le gouvernement suite au maintien de l’heure d’été» et réaffirme que «les syndicats n’accepteront aucune offre d’augmentation générale des salaires qui ne réponde à l’ensemble des travailleurs sans aucune distinction».

Et Allakouche d’enchainer: «El Othmani a essayé de faire diversion en accusant les syndicats de refuser les accords. Sa façon de faire n’obéit pas à la logique qui décrète le dialogue social comme étant une institution à laquelle il faut faire confiance». Le syndicaliste contre-attaque en rappelant à El Othmani que «les syndicats continuent à militer pour l’application de l’accord du 26 avril 2011. Autant dire que l’essentiel est de respecter ses engagements et non pas de se limiter à signer des accords».

Youssef Allakouche révèle la tactique de l’UGTM: «Notre syndicat a répondu favorablement à une offre précédente du gouvernement dans le seul but de l’embarrasser, en acceptant l’augmentation générale de 400 dirhams avec la suppression des tranches. Mais nous avons été surpris de voir que la loi de finances n’a apporté aucune augmentation, ni une quelconque référence aux résultats du dialogue social».

Ce qui fait dire au syndicaliste que «cette attitude démontre que le gouvernement fait peu de cas des attentes des travailleurs et qu’il est beaucoup plus préoccupé par la paix sociale pour les trois années à venir».

Par Samir Hilmi
Le 02/11/2018 à 23h09