Education: La circulaire qui fait râler les femmes

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Une femme n'a pas le droit de demander un certificat scolaire de départ pour son fils ou sa fille lui permettant de les inscrire dans un autre établissement. Une mesure discriminatoire considérée comme une insulte aux femmes.

Le 21/09/2014 à 07h30

La scène avait l'air d'un sit-in de femmes, samedi, devant un établissement scolaire au centre de Mohammédia. Et pour cause, le directeur de l'établissement a refusé de délivrer à ces mères d’élèves le certificat de départ de leurs enfants, un document nécessaire pour s'inscrire dans un autre établissement. La raison : une circulaire du ministre de l'Education nationale insiste sur la présence obligatoire du père et personne d'autre. La mère ne peut pas faire l'affaire, ni le grand frère et encore moins les grands-parents!

“C'est une mesure prise pour éviter les problèmes. Il est arrivé que des mères aient demandé et obtenu ce certificat avant de disparaître dans la nature avec les enfants”, explique un responsable du ministère de l’Education nationale à Mohammédia. C'est ce que confirme un autre responsable au niveau central, mais qui a requis l'anonymat. Ce genre de problèmes se pose avec des époux séparés qui se disputent la garde des enfants. “La maman, pour nous éviter des problèmes, est sommée de présenter un document attestant qu'elle est la tutrice légale de l'élève”, explique notre source. Et si c'est l'ex-mari qui veut jouer un sale tour à son ancienne femme pour prendre les enfants à son insu ? Même dans ce cas de figure, des problèmes surviennent de temps à autre. A Taroudant, il y a plus de trois ans, une femme a porté plainte contre un établissement scolaire qui a délivré le certificat de départ à son ex-mari qui a pris la poudre d'escampette avec ses deux enfants alors qu'il n'en avait pas la garde.

Ce genre de mesures subsistent au moment où la Constitution a consacré le principe de l'égalité hommes/femmes. Mais la réalité est autre. Dans plusieurs villes, des hôtels refusent des chambres à des femmes seules qui habitent la même ville. Et ce, en vertu d'une loi non écrite !

Par Abdeladim Lyoussi
Le 21/09/2014 à 07h30