El Ouafa menace le privé

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Revue de presseLe ministre de l'Education nationale revient à la charge. Cette fois-ci, il cible particulièrement des établissements de l'enseignement privé, accusés de gonfler les notes des contrôles continus du baccalauréat.

Le 03/07/2013 à 20h37, mis à jour le 04/07/2013 à 00h25

Mohamed El Ouafa poursuit sa croisade contre les fraudeurs au baccalauréat. Ses propos au Parlement ont retenu l'attention de la presse de ce jeudi 4 juillet. Libération, qui titre à sa Une "El Ouafa déclare la guerre aux fraudeurs des notes de contrôles continus", rappelle que le phénomène n'est pas nouveau et qu'une enquête est nécessaire. Le quotidien francophone de l'USFP chute sur la question des quotas, abordés également par le ministre de l'Education nationale. El Ouafa n'a pas hésité à se prononcer quant à la moyenne requise pour décrocher le bac : "Mais où aller avec un bac obtenu avec le strict minimum, à savoir 10 de moyenne ? Assurément vers l'enfer de la rue". 

Le quotidien Al Massae va encore plus loin : "El Ouafa a dénoncé un gros scandale". Le journal rapporte les déclarations du ministre de l'Education nationale selon lesquelles, "les établissements qui gonflent les notes sont connus et les professeurs aussi et qu'il ne laissera pas faire". Des propos confirmés par le quotidien Al Khabar qui nous apprend que les services du département de l'Education nationale suivent de près cette affaire. Assabah, pour sa part, met l'accent sur la possibilité évoquée par la tutelle de ne plus prendre en compte les notes des contrôles continus dans les résultats du bac, si les établissements continuent à les gonfler.

Qui est visé ? 

Il est clair que la "saga" des fraudes au baccalauréat continue de faire encore couler beaucoup d'encre. On pourrait penser que Mohamed El Ouafa, en tenant ces propos, vise particulièrement les acteurs de l'enseignement privé. Rappelons que le ton était monté entre le ministère de l'Education nationale et les directeurs des écoles, suite à la fameuse circulaire qui ne donnait le droit aux enseignants et aux inspecteurs du public qu'à 8 heures de collaboration avec le privé. Les syndicalistes de l'enseignement public, qui ont approuvé cette circulaire, avaient désigné les écoles privées "de pompes à fric qui profitaient de la situation bancale du système public pour raquetter les parents d'élèves". 

El Ouafa voulait-il rassurer l'opinion publique ? Prendra-t-il de réelles mesures ? Quoi qu'il en soit, il ne reste plus qu'à attendre les résultats des sessions de rattrapage pour voir jusqu'où ira le ministre de tutelle pour en finir avec les fraudes. 

Par Ikram El Ghinaoui
Le 03/07/2013 à 20h37, mis à jour le 04/07/2013 à 00h25