Huelva. Des "putes": comment les Marocaines sont traitées par leurs employeurs espagnols

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Lorsqu'elles n'acceptent pas les conditions de travail dans les exploitations agricoles, les saisonnières marocaines sont qualifiées de prostituées. C'est ce que révèle une enquête du journal El Espagnol.

Le 08/06/2018 à 15h57

Nouvelles révélations sur les conditions de travail des saisonnières marocaines en Espagne. Une équipe du journal El Espagnol s’est rendu dans trois fermes à Huelva et a rencontré les patrons de ces exploitations agricoles.

Plusieurs ont fait remarquer la mauvaise réputation dont sont victimes ces ceuilleuses de fraises. «Cette année, on nous a amené des putes d'Agadir et de Tanger», aurait-il lancé avant de préciser qu’«elles arrivent tout en sachant ce qu'elles veulent et savent profiter de la situation», a confié un propriétaire d’une ferme au journaliste Andros Lozano.

L’un des trois hommes d’affaires possédant une exploitation dans la province de Huelva a déclaré au journal que les saisonnières qui n'acceptent pas les conditions de travail, souvent proches de l’exploitation, et refusent «les agressions sexuelles de leurs patrons» sont qualifiés de putes.

«C’est injuste», a-t-il insisté en précisant qu’il traitait les femmes et ses employés avec respect.

L’homme, âgé de 45 ans, poursuit et raconte que lorsqu’il prenait une tasse de café un jour, un autre propriétaire de ferme à Huelva lui lance: «cette année, les putes marocaines sont arrivées en sachant très bien ce qui les attendait».

«Vous les touchez et elles vous dénoncent pour obtenir quelque chose, peut-être rester en Espagne», a déclaré le fermier de Moguer citant son confrère. «Je ne lui ai pas répondu parce que c’est à cause de ces gens que l'image du secteur est ternie».

Par Qods Chabaa
Le 08/06/2018 à 15h57