Kénitra: un ancien président de commune au cœur d’un grand scandale

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Revue de presseKiosque360. Des lots de terrains destinés aux plus démunis, dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre, ont profité à un président de commune, sa femme et ses trois enfants. Une enquête a confirmé les faits. La presse évoque un «grand scandale». Les détails.

Le 31/03/2016 à 19h56

L’ancien président de la commune de Sidi Taibi relevant de la province de Kénitra, Mohamed Kenny, se trouve au cœur d’un grand scandale. Des documents, des PV et des rapports secrets font état de nombreux dysfonctionnements, de détournements de deniers publics et de graves affaires de corruption qui ont entaché le mandat de cet ex-président estampillé Mouvement populaire (MP).

Al Massae, qui se fait l’écho de ce «grand scandale» dans son édition de ce vendredi 1er avril, rapporte qu’une enquête préliminaire a été menée par une commission composée de membres de l’actuel Conseil communal. Ladite enquête pointe des détournements de deniers publics et l’exploitation à des fins personnelles du projet de réaménagement du centre Sidi Taibi.

Ce projet, lancé par le roi Mohammed VI il y a quelques années, devait bénéficier aux démunis vivant dans des habitats insalubres, rappelle le quotidien arabophone. Et de souligner que le rapport final de l’enquête a confirmé que l’ancien président haraki avait profité, avec les membres de sa petite famille, de lots de terrain de façon illégale.

«Selon des sources proches du dossier, la commission d’enquête a mis la main sur plusieurs attestations prouvant que l’ancien président s’était servi de son poste pour servir sa famille, en attribuant à chacun de ses membres quatre lots de terrain d’une grande superficie, bien qu’ils ne vivent pas dans la région concernée par le projet d’aménagement», ajoute Al Massae.

Les investigations menées par les membres du Conseil communal, présidé par le Parti de la justice et du développement (PJD), dévoilent que l’ancien président de la commune de Sidi Taibi a accordé des «sommes astronomiques» aux membres de sa familles. Il s’est, également, lui-même accordé des «rémunérations colossales», croit savoir le quotidien.

De plus, de nombreux documents ont disparu des bureaux de la commune dans des conditions douteuses. Devant la gravité de la situation, l’actuel président du Conseil communal a déposé plainte contre l’ancien président auprès du tribunal de première instance de Rabat. Un marathon politico-judiciaire se profile à l’horizon.

Par Abdelkader El-Aine
Le 31/03/2016 à 19h56