Kénitra: un réseau de prostitution convoyait des jeunes femmes vers un pays du Golfe

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Revue de presseKiosque360. La police de Kénitra vient de démanteler un réseau qui se chargeait de convoyer des jeunes filles de la région du Gharb vers un pays du Golfe. Par chance, plusieurs d’entre elles n’ont pas quitté leur pays et ont porté plainte pour récupérer les sommes versées à ce réseau criminel.

Le 16/08/2016 à 21h06

Si l’Europe est assimilée à un Eldorado par les clandestins, les pays du Golfe, où l’or et les pétrodollars coulent à flots, constituent la destination de rêve pour les jeunes filles. C’est pourquoi leur incrédulité et leur aveuglement sont parfois exploités par des bandes criminelles qui finissent par les envoyer au purgatoire.

Selon Al Akhbar de ce mercredi 17 août, une bande, dirigée par une jeune femme d'une trentaine années, a arnaqué bon nombre de jeunes filles du Gharb en leur faisant miroiter la perspective d'un job bien rénuméré aux Emirats Arabes Unis.

Avec l’aide de deux rabatteuses, la jeune femme, qui réside dans une villa cossue de Mehdia et a effectivement travaillé, pendant un certain temps, à Abu Dhabi, n’avait aucun mal, avec ses bijoux et ses manières, à convaincre ses «clientes» de la chance qu’elle leur offrait. Et, en contrepartie d’un travail qu'elle leur assurait dans l’hôtellerie aux Emirats, elle exigeait de chaque fille une somme allant jusqu’à 9.000 DH.

Selon le quotidien, la vendeuse de rêves vient d’être arrêtée par la police, sur ordre du Parquet général. Ce dernier a en effet enregistré un nombre suffisant de plaintes pour mettre en marche la machine judiciaire.

Il s’est finalement avéré que la jeune femme était effectivement connue pour avoir convoyé bon nombre de filles qui, une fois sur place, sont tombées dans les affres de la prostitution, quand elles n'ont pas été transformées en véritables esclaves sexuelles dans les hôtels émiratis.

La nouvelle de l’arrestation de cette entremetteuse très célèbre à Mehdia a entraîné une nouvelle avalanche de plaintes qui a déferlé sur les commissariats de police de toute la région du Gharb.

Dans cette région, la société civile était d'ailleurs déjà montée au créneau, par le passé, pour dénoncer la situation dramatique des jeunes filles convoyées vers le Golfe. Plusieurs d’entre elles sont revenues au pays, transformées en épaves humaines, après avoir subi d’innommables sévices dans ce qu’elles croyaient être un paradis sur terre.

Par Mohammed Ould Boah
Le 16/08/2016 à 21h06