La DGAPR livre des données sur la population carcérale

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Selon le rapport annuel sur la situation des établissements pénitentiaires au Maroc, au titre de l’année 2016, quelque 489 campagnes médicales et de sensibilisation ont été organisées au profit de 59.740 détenus au sein des administrations pénitentiaires. Les autres chiffres.

Le 03/06/2017 à 20h22

Le rapport annuel sur la situation des établissements pénitentiaires au Maroc 2016, indiquent que 8.550 détenus ont bénéficié de consultations pour diagnostiquer certaines maladies infectieuses, telles que la tuberculose, tandis que 12.800 détenus ont profité des campagnes de vaccination contre les épidémies.

Concernant la santé des détenus, les indicateurs de la DGAPR ont montré que les efforts déployés par l’administration pénitentiaire et ses partenaires ont contribué à généraliser les unités médicales au niveau de tous les établissements carcéraux, à les doter des équipements nécessaires et à diversifier les services médicaux présentés aux prisonniers.

Un total de 32.095 détenus ont bénéficié du suivi psychologique au titre de l’année 2016 et six campagnes ont été organisées dans cette spécialité, au profit de 460 bénéficiaires, ajoute le document.

Le rapport note également que la prise en charge des détenus nécessite de leur assurer les soins médicaux tout au long de la période de leur détention, tel que stipulé dans les dispositions juridiques nationales et les conventions internationales qui garantissent aux prisonniers leur droit à la santé.

Dans ce sens, la DGAPR œuvre à la mise en place des programmes de prévention efficients et efficaces, met à la disposition de l’administration pénitentiaire des cadres médicaux et paramédicaux nécessaires, développe ses compétences d’une manière continue et assure la couverture des établissements pénitentiaires en dispensaires et la mise à disposition des équipements médicaux et des ambulances.

Ainsi, la DGAPR veille à la mise en œuvre des programmes de santé prioritaires, pour lutter contre la toxicomanie et les maladies infectieuses telles que la tuberculose et le Sida, élaborés en partenariat avec le ministère de la Santé, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et avec le soutien de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime et le Fonds mondial de lutte contre le Sida.

Malgré la baisse du taux d'encadrement médical, qui est passé d’un médecin pour 626 prisonniers à un médecin pour 640 entre 2015 et 2016, suite à une augmentation significative du nombre de détenus et la stabilité des effectifs de médecins à 150 par rapport à l’année 2015, exception faite des médecins contractuels, les données de la DGAPR relèvent que 434.637 examens médicaux ont été dispensés en 2016, soit 6 examens médicaux pour chaque détenu par an (le même taux enregistré en 2015).

En vue d’améliorer les services médicaux à travers la qualification des cadres médicaux et paramédicaux via la formation continue, un total de 175 fonctionnaires de la DGAPR a bénéficié en 2016 de sessions de formation contre 59 en 2015.

Concernant les détenus atteint des maladies mentaux, la DGAPR a présenté une proposition pour adhérer à la Commission nationale de la santé mentale, composée des ministères de la Justice, de l’Intérieur et de la Santé, et d’émettre des observations autour des dispositions prévues dans le projet de Code de procédure pénale, proposé par le ministère de Justice pour assurer la prise en charge des détenus dans des structures spécialisées en santé mentale, en dehors des prisons.

Pour renforcer la prévention et sensibiliser les prisonniers aux effets néfastes du tabac, la DGAPR a procédé à une nouvelle classification au profit des prisonniers non-fumeurs, en procédant à leur hébergement dans des pavillons dédiés, note le rapport, ajoutant que 7.600 détenus ont bénéficié de cette opération.

De même, le soutien psychique et social revêt une importance particulière, étant donné que les programmes pédagogiques et de qualification établis en faveur des prisonniers jouent un rôle primordial, dans la perspective de leur qualification et de leur réinsertion dans l'environnement social.

Dans ce cadre, la DGAPR prévoit la mise en place d’un programme-cadre visant à suivre l’appui psychologique et social des prisonniers, y compris les personnes âgées, les femmes accompagnées de leurs enfants et les mineurs, mais elle n'a pas encore réussi à sa mise en œuvre, en raison du manque de psychiatres œuvrant au sein des établissements pénitentiaires, dont le nombre ne dépassent pas 39.

Concernant l’appui social, il vise les prisonniers qui ne reçoivent pas de visites, dans le sens où l’établissement pénitentiaire veille à la coordination avec les associations en vue de leur rendre visite et leur apporter du soutien. De même, les prisonnières accompagnées d'enfants bénéficient d'aide, consistant en des packs d’hygiène, des jouets et des vêtements.

Le rapport relève également certaines contraintes relatives à l’amélioration de la santé des détenus, notamment les subventions financières qui restent très limitées, le manque de postes budgétaires, la réticence quant aux affectations dans des régions reculées et le départ de fonctionnaires. S'ajoute à cela, la problématique de la gestion de la situation des détenus souffrant de maladie mentale, la difficulté de la prise en charge de certains services médicaux au profit des prisonniers qui ne bénéficient pas du Régime d'assistance médicale (RAMED) et la propagation de la toxicomanie.

Dans ce sens, le rapport confirme que la DGAPR œuvre inlassablement à améliorer les prestations médicales présentées aux détenus, en procédant à la mise en place des unités de santé équipées, tout en prenant en considération la capacité de l’administration pénitentiaire, son positionnement et sa population carcérale.

De même, elle veille à améliorer l’encadrement médical et paramédical, à renforcer la coordination avec la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et le ministère de la Santé en vue de soutenir les efforts déployés dans ce cadre.

Elle procède à l’organisation des campagnes médicales et de sensibilisation favorisant l’accès des détenus aux services des hôpitaux publics et à la distribution de médicaments, outre la mise en œuvre des dispositions des deux conventions relatives au renforcement de la prise en charge médicale des détenus et anciens détenus, signées lors de la cérémonie présidée par le roi Mohammed VI, accompagné la princesse Lalla Salma, au palais royal à Casablanca.

Le 03/06/2017 à 20h22