La fusillade sanglante de Marrakech vue par la presse nationale

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Revue de presseKiosque360. Marrakech a été secouée, jeudi soir, par un crime odieux digne des tueurs à gage siciliens. Un crime d’autant plus horrible que c’est un jeune étudiant en médecine, à la fleur de l’âge, qui en a été la cible par erreur. La presse nationale y revient en détail. Synthèse.

Le 03/11/2017 à 21h52

«Mafia», «blanchiment d’argent», «drogue», «gangs transfrontaliers du crime», tels sont les maîtres-mots que la presse nationale a mis en avant pour tenter de démêler l’écheveau du crime dont le café «La crème», dans le quartier Guéliz de Marrakech, a été le théâtre jeudi soir vers 19h45.

Dans un article intitulé «À la manière de la mafia…», Al Massae revient, dans sa livraison de ce week-end des 4-5 novembre, sur le déroulé du crime de la fusillade de Marrakech: deux hommes cagoulés qui arrivent en trombe sur une puissante moto, pénètrent précipitamment dans le café, ciblent et exécutent froidement le jeune étudiant Hamza, ne lui laissant aucune chance de survie en le visant à la tête, blessent grièvement ses deux jeunes amis attablés avec lui, avant de déclencher une fusillade nourrie sur les lieux pour couvrir leur fuite…L’arme du crime et la moto calcinée seront retrouvés un peu plus tard dans les environs de l’aéroport El Menara de Marrakech.

Al Massae ajoute que la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a mis en place un commando formé de l’élite de la police, épaulé par des éléments du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), et ce en vue de verrouiller les passages frontaliers du royaume, et permettre à l’enquête sur le crime de Marrakech - qui s’étend désormais à Casablanca et Tanger – de suivre son cours normal. Le principal commanditaire du meurtre de Marrakech, qui visait une autre personne et non le jeune Hamza, serait un baron de la drogue et du blanchiment d’argent, selon Al Massae.

Lui emboîtant le pas, Al Ahdath Al Maghribia de ce week-end, qui titre avec une manchette en rouge «La mafia…!», ajoute que les gangs de la drogue et du blanchiment de l’argent sale ont choisi Marrakech pour régler leurs comptes. Relatant les mêmes faits, le journal précise que la sûreté de Marrakech, qui a immédiatement sonné la mobilisation dans les premières minutes qui ont suivi la fusillade, a réussi à arrêter, à Casablanca, six personnes qui auraient un lien direct avec cet acte criminel.

Assabah, qui parle à son tour de la «Guerre de la mafia», précise que le crime de Marrakech est à inscrire dans un cadre transfrontalier car les gangs de la mafia européenne de la drogue viennent ainsi «délocaliser» leurs conflits vers Maroc. Le quotidien précise que, parmi les personnes déjà aux mains de la police, se trouverait le «cerveau» de la fusillade, alors que l’enquête se concentre surtout sur le propriétaire du café, théâtre du crime, qui serait soupçonné de blanchiment d’argent à l’échelle internationale.

Pour sa part, Al Akhbar, qui pointe lui aussi le milieu mafieux transfrontalier, conclut que l’enquête que les hommes d'Abdellatif Hammouchi et d'Abdelhak Al Khayam viennent d’ouvrir risque de lever le voile sur des «surprises croustillantes». Ce qui laisse entendre que la "pieuvre" aurait étendu ses tentacules au Maroc.

Par Mohammed Ould Boah
Le 03/11/2017 à 21h52