Le Maroc, première destination des voitures volées en Europe

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Revue de presseKiosque360. Ce sont des centaines de voitures volées en Europe, en majorité de grand luxe, qui débarquent chaque année au Maroc. Des réseaux maroco-espagnols sont derrière ce trafic juteux et approvisionnent parfois d’autres réseaux douteux, dans la bande sahelo-saharienne.

Le 24/02/2016 à 21h26

Chaque années, des milliers de voitures sont volées en France, en Italie, en Espagne, aux Pays Bas, avant d’être livrées à des réseaux organisés qui se chargent de les «exporter» vers des pays lointains où elles sont cédées à des prix inférieurs à leur réelle valeur marchande.

En plus des filières serbes et croates qui écoulent leur butin dans les Balkans, en Turquie et autres pays asiatiques, une filière maroco-espagnole est très active en Espagne, selon le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia. Des centaines de voitures parviennent de toute l’Europe à ce réseau qui a élu domicile dans les villes du sud de l’Espagne.

Son modus operandi est digne d’un travail de mafiosi bien rompus aux trafics en tout genre: localisation du GPS du véhicule volé à désactiver au plus tôt, changement des documents et de la plaque minéralogique et stockage dans des dépôts ad hoc en attendant l'exportation.

Selon Al Ahdath, c’est à partir d’Algésiras, dans le sud de l’Espagne, port de prédilection pour ce réseau de trafiquants, que les voitures luxueuses sont acheminées vers l’autre rive de la Méditerranée. Le moment de l’embarquement n’est pas anodin, les heures d’intense trafic étant privilégiées car peu propices aux contrôles minutieux.

Destination: le préside occupé de Sebta, dans le Nord du Maroc. Là, les voitures volées sont soit réduites en pièces détachées, soit cédées à des clients biens introduits qui ont tout préparé pour «légaliser» leur entrée en territoire marocain.

Ainsi, ce sont plus de 500 voitures volées qui ont été répertoriées au Maroc en 2015, alors que 220 voitures volées et destinées au Maroc ont été saisies en Espagne l’année dernière. Plusieurs de ces grosses cylindrées ont été pistées par Interpol grâce à leur GPS de bord, avant d’être récuperées et restituées à leurs propriétaires.

D’autres voitures, au contraire, ont poursuivi leur route vers les pays subsahariens où elles sont vendues au grand jour. Sans compter celles qui finissent dans des no man’s land, ou sont réceptionnées par des trafiquants de drogue, voire les membres des filières terroristes qui essaiment la bande sahélienne.

Par Mohamed Sidi Bewah
Le 24/02/2016 à 21h26