Les évangélisateurs privilégient Internet

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Revue de presseKiosque360. Le thème est récurrent depuis quelques années: l'évangélisation sur le sol marocain ferait des ravages. Sauf que, selon Al Massae, les modes ont changé et Internet y serait pour beaucoup.

Le 15/05/2015 à 09h55

Depuis l’affaire des présumés évangélisateurs de Aïn-Leuh, expulsés du Maroc en mars 2010, le thème de l'évangélisation revient souvent dans plusieurs titres de presse. Al Massae consacre toute une page d’enquête aux nouveaux modes de recrutement des adeptes du Christ. «Comment les évangélisateurs ébranlent la sécurité spirituelle des Marocains». Tel est le titre choisi pour l’enquête du journal Al Massae de ce vendredi 15 mai, nous relatant une expérience vécue à travers l’histoire d’un certain Amine.

«Fini le temps des dépliants, des missions et des CD qu’on se passait sous le manteau», témoigne le jeune converti au christianisme. À l’ère du tout numérique, plus besoin d’envoyer sur place quelque missionnaire «ramener sur le droit chemin» des indigènes égarés. Aujourd’hui, écrit Al Massae, l’évangélisation se fait par le biais des réseaux sociaux et des chaînes satellitaires spécialisées. Et cela donne des résultats au-delà de toute espérance, à en croire Amine le converti, d’ailleurs la seule source citée dans le dossier d’Al Massae !

Soyons chrétiens, vivons cachés ! Si la «taqiyah» (précaution) est en vigueur chez les islamistes radicaux, il semble y en avoir un équivalent chez les «évangélisés» du Maroc. Amine, le nouveau chrétien, explique qu’il suffit ainsi de dix personnes pour mettre en place une sorte d’Église. Cette petite communauté permet aux fidèles de s’acquitter de leurs obligations religieuses, chrétiennes évidemment, loin des yeux et des oreilles des autorités. Cela consiste en des prières collectives et autres cérémonies religieuses.

L’idéal aussi, affirme Al Massae, est de ne jamais attirer l’attention des voisins et de l’entourage pour éviter de s’attirer ainsi l’animosité des riverains. L’autre nouveauté, selon le journal, est que ces rassemblements de nouveaux chrétiens n’ont plus besoin d’un prêtre pour les diriger et officier à leurs rites. Il suffit d’un bon chrétien (même un converti) pour faire l’affaire. Ce qui pourrait paraître léger pour les officiants des confessions chrétiennes structurées à travers le monde...

Par Fatima Moho
Le 15/05/2015 à 09h55