Les infirmiers montent au créneau: grève de trois jours dans le public

Le360

Le 07/06/2017 à 16h08

VidéoLes infirmiers expriment leur ras-le-bol. Après leur tentative de dialogue et plusieurs sorties, ces professionnels du corps paramédical montent au créneau. Une grève a démarré lundi 5 juin et se poursuit jusqu'à ce mercredi. Elle a été suivie de deux sit-ins devant le ministère de la Santé.

Les infirmiers marocains sont en colère. Ils dénoncent l’absence de l’équivalence de leurs diplômes. Un bac+3 d’études équivaut à peine à l’échelle 9 sur le plan administratif.

Après avoir organisé pendant plus de deux ans des sit-in de protestations pacifiques, la coordination nationale des infirmiers a décidé de monter au créneau jusqu'à ce que leurs revendications soient prises au sérieux. «Nous avons atteints 10 marches de protestations, tenté le dialogue, rencontré plusieurs députés, mais en vain. Les derniers sit-in ont même été violemment dispersés», confie Rachid Nejjar, membre du conseil national du mouvement national des infirmiers pour l’équivalence.

Il explique que les infirmiers se trouvent dans une impasse actuellement à cause de cette absence d'équivalence. « Depuis la mise en place du système Licence master doctorat (LMD) par le ministère de l’Enseignement supérieur, la formation des infirmiers équivaut à peine à un bac+3. Le ministère de la Santé n’a fait aucun effort pour changer ce système. Nous avons l’échelle 9 sur le plan administratif, et nous ne pouvons donc évoluer ni sur le plan scientifique, ni sur le plan administratif», regrette Rachid Nejjar.

Au Maroc, ils sont 27.000 infirmiers dans le public, toutes catégories confondues, et 14.000 sont concernés par cette équivalence administrative. Les salaires sont fixés à 5.000 dirhams dans le secteur public et 8.000 dirhams dans le privé.

Pour exprimer leur ras le bol, les infirmiers ont décidé de mener une grève générale de trois jours. Elle a été observée dans la majeure partie des hopitaiux publics et les centres de santé dans l’ensemble du pays. A Casablanca, la grève était réussie. Hormis, les services «chauds» comme les urgences, la réanimation et l’hémodialyse, le mot d'ordre a été suivi. «Le premier jour, le taux de réussite de la grève a été de 85%», souligne notre source.

Par Qods Chabaa
Le 07/06/2017 à 16h08