Mafia de l'immobilier à Casablanca: Lourdes peines

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Revue de presseKiosque360. La justice a condamné à un total de 41 ans de prison plusieurs prévenus dans une affaire qualifiée de "mafia de l'immobilier à Casablanca".

Le 14/02/2014 à 11h04

Le rideau est tombé sur le procès où un prêtre qui dirigeait une église dans le quartier des hôpitaux à Casablanca a transféré un bien immobilier appartenant à la paroisse à une femme ayant fui à l'étranger. Le tribunal a condamné à un total de 41 ans de prison plusieurs prévenus dans cette affaire qualifiée de "mafia de l'immobilier à Casablanca". Al Massae écrit dans son numéro de ce vendredi 14 février que la dernière audience de ce procès a fourni des détails étonnants. D'après le journal, la cour a acquitté Gérard Bénitahe, la personne qui a dévoilé ce scandale. Ce dernier était poursuivi de félonie, d'escroquerie et de falsification. Par contre, elle a condamné Mustapha Heim dont la date de condamnation à 7 ans de prison a coïncidé avec le jour de sa naissance.Un autre prévenu, Benzakour, a écopé de la même peine à l'instar de Houcine Al Haouzi, gardien de la villa qui a été au centre du scandale. Selon Al Massae, l'assistance présente au tribunal a été surprise lorsque le juge a décidé de reconnaître coupable deux prévenus qui bénéficiaient de la liberté provisoire. Il s'agit du notaire Larbi Maktafi, âgé de 60 ans et condamné à 12 ans de prison, et de l'avocat Radouane El Khalfaoui qui a écopé d'un an de prison. Dans cette affaire, le plaignant a obtenu des dommages et intérêts de l'ordre de 350 millions de DH. Le tribunal a par ailleurs ordonné la destruction des documents falsifiés, selon Al Massae.Un procès exemplaire

Al Ahdath Al Maghribiya rapporte pour sa part que le doyen Me Bouachrine n'a pas contrôlé ses nerfs lors de cette dernière audience où il a qualifié de "rébellion" l'attitude de la justice à l'égard du dossier. Le président du barreau a plaidé longuement en faveur de l'avocat qui, a-t-il dit, "a pourtant honoré ses engagements, notamment le respect du secret de la profession". Me Mouachrine et d'autres avocats se sont déclarés surpris par la lourdeur des peines ainsi que par l'arrestation du notaire sur le champ. Assabah estime que le dossier a un lien avec un héritage laissé à Casablanca par d'anciens résidents français au Maroc.

Sans rentrer dans les détails de la procédure judiciaire, ce procès a eu le mérite de lancer un message fort à l'adresse de ceux qui seraient encore tentés d'aller dans le sens du trafic, de la falsification et de l'escroquerie. S'enrichir en expropriant est un grave crime qu'il faut punir lourdement. En France, des ressortissants se sont plaints de ce genre de pratique. Aujourd'hui, la justice marocaine a mis la machine en marche.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 14/02/2014 à 11h04