Oued Zem, fief du sexe virtuel?

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Revue de presseKiosque360. Des jeunes filles et garçons de Oued Zem s'adonnent à l’extorsion et l’escroquerie informatiques à travers le sexe virtuel. Un moyen facile de s’enrichir pour ces arnaqueurs dont les Khalijis sont les victimes de prédilection.

Le 14/03/2015 à 14h30

Consacrant un dossier au phénomène de l’extorsion électronique à travers le sexe virtuel chez les jeunes de Oued Zem, Al Massae souligne, dans son numéro de ce week-end du 14-15 mars, que cette pratique remonte à l’année 2002.Selon la publication, les jeunes de la ville se sont détournés de l’immigration vers l’étranger pour se spécialiser dans l’arnaque, ciblant notamment des ressortissants des pays du Golfe qu’ils filment à leur insu dans des situations compromettantes.

A en croire Al Massae, les montants extorqués aux khalijis peuvent atteindre des centaines de milliers de dirhams. La publication, qui a mené sa propre enquête, assure en effet que les escrocs ont bel et bien réussi à s’enrichir.Al Masse relate ainsi l’histoire d’un mineur de 16 ans qui, après avoir été chassé de la maison par son père, s’est tourné vers ces pratiques malhonnêtes. Et quelle n’a été la surprise du père d’apprendre, plus tard, que son fils était désormais proprétaire d’une villa et riche de 830.000 dirhams sonnants et trébuchants ! Les filles de Oued Zem ne sont pas en reste, rapporte par ailleurs un acteur associatif de la ville, cité par le journal. Elles se sont en effet jointes au cercle fermé des arnaqueurs, révèle-t-il, précisant qu’elles attirent leurs victimes, particulièrement les Khalijis, pour les filmer et les faire chanter. 

Bien que solitaires et opérant seuls, chacun de son côté, ces maîtres-chanteurs se témoignent une solidarité sans faille lorsque l’un d’entre eux est arrêté ou rencontre un problème quelconque. Par ailleurs, d’après l’acteur associatif, ces jeunes se réunissent régulièrement pour passer ensemble des soirées où ils s’adonnent à la drogue.

Le pire est que l’arnaque est devenue l’unique source de revenus de la majeure partie des jeunes de la ville, relève le quotidien arabophone. Mais il y a bien pire encore: la quasi-totalité des acteurs associatifs rencontrés à Oued Zem, apporte le journal, ont affirmé que ces jeunes faisaient bouger l’économie de la ville et avaient notamment boosté les secteurs de l’immobilier, la restauration, du prêt-à-porter, de l’automobile, des banques, sans parler de celui des agences de transfert d’argent. Qu’est-ce à dire? Qu’il faut les laisser faire? De là à ce que certains se mettent à les applaudir, il n’y a qu’un pas. 

Par Hicham Alaoui
Le 14/03/2015 à 14h30