Peine de mort: Et si le Maroc signait le moratoire...

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Revue de presseKiosque360. Alors que le pays n’applique plus la peine capitale depuis plus de 20 ans et qu’il accueillait ce week-end le Forum mondial des droits de l’Homme, la société civile appelle à la signature du moratoire contre la peine de mort de l’ONU, en décembre.

Le 30/11/2014 à 21h32

Le Maroc s’est abstenu lors du vote du moratoire de l’ONU appelant les Etats à limiter progressivement l’application de la peine de mort. Fait surprenant, pour le quotidien d’opposition Libération, proche de l’USFP, qui revient sur le sujet dans son édition de lundi. D’autant que la peine capitale n’est plus appliquée depuis plus de vingt ans dans le royaume, qui vient d'adopter le protocole facultatif relatif à la Convention contre la torture, un geste salué par l’Union européenne.

Le quotidien revient sur l’abstention du Maroc à l’ONU concernant ce moratoire, il y a deux mois, en donnant la parole à Aberrahim El Jamai, président du collectif marocain contre la peine de mort, qui souligne que le Maroc l’applique « de facto », et que cette abstention « n’a aucun sens alors que notre pays abrite le Forum mondial des droits de l’Homme, et après que la Constitution de 2011 a consacré le droit à la vie ».

Un vote qui « marginalise le Maroc dans son environnement immédiat », note encore le militant. Le Sénégal et l’Algérie l’ont voté, comme la Turquie et Djibouti, et tous les pays de l’Union européenne le soutiennent. « Qui a pris cette décision », s’interroge le militant… « Le gouvernement, le chef du gouvernement, le ministère des Affaires étrangères, les partis de la majorité ou autres institutions constitutionnelles ? Comment expliquer l’hésitation des autorités marocaines ? »

Le Réseau des parlementaires contre la peine de mort exprime, pour sa part, sa déception, puisque cette position contredit les dispositions de la nouvelle constitution, les attentes des associations marocaines défendant les droits de l’Homme, et l’appel du CNDH lors de son dernier rapport présenté au Parlement. Espérant que les autorités rectifieront le tir lors de la présentation du projet à l’Assemblée générale en décembre, Aberrahim El Jamai affirme que ce vote ne serait que l’officialisation d’une règle non écrite que le Maroc observe depuis des années.

Par Jean Berry
Le 30/11/2014 à 21h32