Port de Safi: la gendarmerie royale démantèle un réseau de pêche illégale

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Revue de presseKiosque360. La brigade maritime de la gendarmerie royale de Safi a mis en échec l'opération d'un réseau qui tentait de faire sortir du port de grandes quantités de poisson pêché illégalement. Le parallèle est vite fait entre Safi et Al Hoceima, car l’espadon figurerait parmi les espèces saisies.

Le 08/11/2016 à 23h56

Des têtes risquent de bientôt tomber à Safi, non seulement au sein de l’administration du port, mais également parmi les membres du Conseil de la ville. Et pour cause, de grandes quantités de poisson, parmi lesquelles des espèces interdites de pêche, viennent d’être saisies par la gendarmerie royale au moment d’une tentative de les faire sortir en catimini du port.

Selon le quotidien Assabah de ce mercredi 9 novembre, ce sont des membres du syndicat local de la pêche côtière, affilié à la Confédération démocratique du travail, qui ont informé simultanément le Parquet général et la gendarmerie royale de l’existence de ce trafic illégal dont le port de Safi est le théâtre depuis quelque temps.

D'après ces syndicalistes, dont font partie des cadres du port, il existe sur place deux dépôts spécialement dédiés à l’entreposage des produits de la pêche illégale, produits écoulés en secret sur le marché national. Sur les lieux, les gendarmes ont effectivement découvert des espèces interdites de pêche comme le poulpe ou l’espadon, qui vient d'ailleurs de causer un drame à Al Hoceima, précise le journal. D’autres espèces, non interdites mais qui devaient être déclarées afin de s’acquitter des taxes et impôts afférents, ont également causé des pertes incommensurables aux caisses de l’Etat. 51 millions de dirhams au bas bas, estime Assabah.

Suite à ce démantèlement, les langues ont commencé à se délier pour dénoncer le laxisme «volontaire» de l’administration du port. En effet, selon plusieurs cadres sur place, le port de Safi est devenu une passoire où n’importe qui et n’importe quelle voiture ou camion peuvent entrer ou sortir sans le moindre contrôle. Il en est de même des bateaux de pêche dont personne ne contrôle les prises et qui sortent et rentrent à quai sans le moindre regard sur la nature de leurs cargaisons. Certains bateaux de pêche seraient même couverts ou au nom de membres du Conseil de la ville.

De là à penser à l’existence de toute une chaîne de complicités où sont impliqués trafiquants, intermédiaires, agents de l’administration du port et du Conseil d la ville, il n’y a qu’un pas que d’aucuns ont franchi allègrement. Le journal est allé jusqu’à dénoncer l’existence d’une «mafia du poisson» à Safi.

Par Mohammed Ould Boah
Le 08/11/2016 à 23h56