Prisons : Un nouveau rapport accablant

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Revue de presseKiosque360. Les conclusions d'une enquête menée par une commission parlementaire sur la prison de Kénitra.

Le 11/12/2013 à 21h19

Un nouveau rapport choc sur les prisons marocaines. "19 décès en moins de quatre ans (2010-2013), dont un suicide, 323 prisonniers atteints de déficience mentale...", tels sont les chiffres dévoilés en exclusivité par Akhbar Al Yaoum sur la prison de Kénitra, dans son édition de jeudi 12 décembre. Le quotidien fait l'écho des conclusions de l’enquête réalisée en mai dernier par la commission de justice et de législation et des droits de l’homme relevant de la Chambre des représentants. "Commerce en tous genres, allant des téléphones portables, aux demandes de grâce, en passant par les cigarettes, trafics de drogue et de films pornographiques", c'est le cosntat dressé par cette commission parlementaire.

Selon le rapport de cette enquête parlementaire, les prisonniers condamnés à de lourdes peines sont souvent victimes de pratiques non réglementaires. Des détenus sont renvoyés en cellules d’isolement. Certains font l'objet d'humiliations morale ou physique. Les victimes de ce genre d'agressions subissent des pressions pour ne pas aller se plaindre auprès de la direction du pénitencier, fait savoir Akhbar Al Yaoum.

Les maux des prisons

Le quotidien arabophone avance que l’ancien directeur de la prison serait mêlé à ces violences subies par des détenus. Preuve en est, poursuit Akhbar Al Yaoum, "le nombre d’agressions a nettement diminué après le changement à la tête de la prison de Kénitra". Toujours est-il, les conditions générales d’incarcération dans cette prison sont critiques, souligne le rapport. Les prisonniers n’ont droit qu’à une douche par semaine, souvent avec de l’eau froide, sans parler de la nourriture qui, selon les observations de la commission "n’est pas comestible".

Ce n’est pas la première fois qu’un rapport pointe du doigt la situation au sein des prisons marocaines. La société civile tire la sonnette d'alarme depuis plusieurs années. Aujourd'hui, l'administration pénitentiaire ne dispose pas des budgets nécessaires pour assurer un quotidien décent aux prisonniers. Thami Oulbacha, secrétaire général de cette institution, l'a d'ailleurs rappelé récemment au Parlement lors des discussions autour du projet de loi de finances 2014. Le gouvernement Benkirane est loin d'être sensible à cette question. Les prisons sont les premières à subir les frais de la politique d'austérité menée par l'Exécutif.

Par Sophia Akhmisse
Le 11/12/2013 à 21h19